dimanche 17 décembre 2017

LE BAPTÊME POUR LES MORTS, HÉRÉSIE OU RÉVÉLATION ?


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Par Éric Ruiz

Il existe dans la Bible des mystères non élucidés, mais il y a aussi des passages qui semblent tellement aller à contre-sens de nos croyances…
Pourquoi ce verset de 1 Corinthiens 15 :29 semble si anachronique et sorti de son contexte?

« Autrement, que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux? »

Le chapitre 15 du premier livre des Corinthiens est sur le thème de la résurrection.
Or, au verset 29 un mot apparaît, alors qu’il n’avait pas été évoqué jusqu’à là, c’est le mot baptême.
Le verset est étonnant et va même jusqu’à bouleverser les dogmes bibliques.
La traduction Louis Segond laisse présager d’un baptême qui serait exercé pour des morts!?
Que vient faire un tel verset au milieu d’une plaidoirie magnifique de Paul sur le but de la résurrection des morts?

LA CONTEXTUALISATION AU CENTRE DU PROBLEME

Le problème n’est pas de chercher une contradiction dans le discours de l’apôtre, mais d’essayer de tout restituer dans le contexte pour en comprendre le sens.

Juste avant, Paul nous parle du dernier ennemi qui sera détruit : la mort. Ensuite il annonce la suprématie de Dieu sur elle et sur tout.
Tout lui est soumis ; Et surtout la raison de son règne, c’est la soumission de toute la création :
Verset 28: « Et lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous. ».
Magnifique : cette plénitude de Dieu, lui en tous ceux qui lui sont soumis!

Donc naturellement le baptême est évoqué car c’est notre démonstration visuelle à nous croyants de notre soumission à Dieu ; et on peut dire, même s’il faut mourir, même face à la mort nous lui resterons soumis.
Le baptême a un sens celui de montrer notre nouvel appartenance.
Nous ne nous appartenons plus. Et notre mort alors est un gain comme le dira Paul aux Philippiens, pas une perte et surtout pas une fin ; D’ailleurs au verset 30, Paul évoque cette mort qui rôde sans cesse autour de lui et des disciples.

«Et nous, pourquoi sommes-nous à toute heure en péril? Chaque jour je suis exposé à la mort, ».

Le baptême ici devrait nous renvoyer à notre propre mort.
Sommes-nous troublés, angoissés, ou sommes-nous effrayés par elle ou bien sommes-nous prêts à tout moment à l’affronter ?
Avons-nous l’assurance par notre baptême que rien ne peut nous séparer de lui (Jésus-Christ) et donc de notre résurrection promise ?
Le doute, s’il y en a un, doit nous renvoyer à notre baptême : a-t-il été superficiel ?
Alors sachant cela, le verset 29 devrait être :

« À quoi sert de se faire baptiser si c’est pour ensuite mourir, si les morts ne ressuscitent pas à quoi sert le baptême, notre baptême ? »

Ça c’est aller dans le sens de l’argumentation que Paul développe.
Le point de mire ne l’oublions pas ce n’est pas le baptême mais la résurrection.
Paul continue encore d’insister d’ailleurs, en poussant le bouchon à l’extrême, au verset 32 : « Si les morts ne ressuscitent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons »
Donc, s’il n’y a pas de résurrection, mais faisons tout ce que nos désirs nous inspirent, à quoi sert alors de fuir la débauche ?

Alors maintenant, pourquoi une telle erreur de traduction généralisée? (généralisée à un ensemble impressionnant de traductions)
Je dis généralisée, car même ceux qui ont traduit 1Corinthiens 15:29 autrement, comme la Bible Semeur, tordent le sens et évacuent le contexte.

« D’autre part, pourquoi certains se font-ils baptiser au péril de leur vie, s’il est vrai que les morts ne ressuscitent pas, pourquoi donc courir un tel risque en se faisant baptiser au risque de mourir » (Bible Semeur)

Quel aveuglement de la part des théologiens, des biblistes qui se disent, eux, plus inspirés et mieux instruits que les autres.

Ils sortent le sens du texte en se targuant soit de vouloir respecter la lettre, soit de se rapprocher de l’esprit mais au bout du compte le résultat est le même : ils tuent l’esprit en faisant cela.
Ils ont, comme le dit Jude, souillé leur robes par la chair ; c’est-à-dire, plutôt que de haïr l’hypocrisie, il l’on aimé.
Voilà pourquoi ils ne comprennent pas le sens des écrits bibliques.
Parce que Paul, nous l’avons lu, ne parle pas du risque de mourir, ni du risque de se faire baptiser malgré les tribulations, non ! l’objet du propos n’est pas le baptême mais rappelons-le, la résurrection.
Paul et les autres disciples risquent tous les jours leur vie et pas seulement en se faisant baptiser, mais en annonçant par leurs paroles et leur vie Christ ressuscité.
De même y voir dans ce baptême, une volonté de s’unir avec certains membres de sa famille défunte, ne colle pas non plus avec le discours de Paul d’abord ; et aussi avec le baptême, qui n’engage que le baptisé, c’est sa foi et non celle des autres qu’il engage, c’est son propre engagement avec une bonne conscience (1Pierre 3:21).

Maintenant ce verset veut-il inciter à une pratique méconnue : se faire baptiser à la place d’un mort qui n’aurait pu le faire de son vivant ?

LES PREUVES HISTORIQUES DU BAPTÊME POUR LES MORTS

Alors de nombreux théologiens prétendent qu’il y aurait une raison historique à cela et ils affirment, à raison, que le baptême pour les morts avait déjà lieu au temps de Paul.

Pour ne citer que lui, Marcion, qui a fondé une nouvelle église chrétienne dissidente, au courant gnostique (ceux qui revendiquent une connaissance plus pure et profonde, mélangeant philosophie, politique et religion, sans doute une des racines principales de la franc-maçonnerie), pratiquait ce genre de baptême dès le 1er siècle. Le Marcionisme était dénoncé par l’évêque Irénée de Lyon dans ses écrits, qui y voyait le successeur de Simon le magicien par ses pratiques occultes dont la pratique du baptême pour les morts (dénoncée comme une pratique occulte).
Polycarpe de Smyrne, disciple de l’apôtre Jean disait de Marcion qu'il était "le premier né de Satan".
Marcion bien-sûr revendiquait d’être dans « la Vérité » est se réclamait disciple de Paul en fondant plusieurs communautés notamment à Smyrne. Mais sa vanité et son envie d’être admiré comme un apôtre, lui ont amené à rejeter la valeur de certains évangiles et épîtres et jusqu’à nier les écrits de l’Ancien Testament.
Marcion a fait figure d’antéchrist en s’opposant avec force au Seigneur et à sa Parole.
Il posa un autre fondement que celui des apôtres et des prophètes.
Ce riche armateur fortuné présente exactement les caractéristiques de la marque de la bête, il a la richesse, il recherche la gloire et place la gnose (la connaissance intellectuelle) au sommet des savoirs.

Tout ça pour dire que si la mort devient si convoitée, c’est justement qu’elle sera le dernier ennemi à être vaincu.  
La mort c’est un des points phare de l’ennemi qui on le comprend veux semer le doute mais aussi la confusion et détourner le croyant de sa foi ; et salir la résurrection.

Alors je sais que certains s’insurgent en affirmant que la Bible serait souveraine.
Elle ne donnerait pas de faux témoignage et c’est l’interprétation que nous rendons des écrits qui serait faux.
C’est vrai, entièrement d’accord, mais attention à l’idolâtrie biblique, qui renvoie à ses propres contradictions et à ses propres jugements sur les autres.

Je dirais à tous ceux qui se prétendent puristes d’accepter de se faire baptiser à la place des morts ou alors, de trouver une interprétation qui les amènera à conserver un semblant de crédibilité, en interprétant le verset tel qu’on le lit.
Non, soyons honnête, et droit de cœur, le verset que nous présente les différentes traductions les plus connues est loin d’être satisfaisants.
Rétablissons encore une fois la vérité, qui a besoin d’au moins deux témoins pour juger d’une affaire (2 Corinthiens 13:1).
Où se trouve le deuxième témoin concernant un baptême pour les morts dans la Bible?
Nous trouvons bien un baptême de repentance proclamé des dizaines et des dizaines de fois dans la Bible, le baptême d’esprit et de sang lui aussi possède ses nombreuses résonances dans l’ancienne alliance, ne serait-ce par l’onction spéciale qu’on reçut les prophètes et par leur sacrifice absolu, mais un baptême pour les morts? Où cela résonne-t-il?

 1 CORINTHIENS 15 :29 SERT DE JUGEMENT

Maintenant, Dieu veille sur sa Parole, mais pas comme on le penserait à priori.
Il a accepté que "des coquilles" s’y trouvent. Nous devons accepter les soi-disant erreurs bibliques, car ce qui est confus a un sens.
Les hérésies apparentes ont un sens et même plus, elles sont volontaires.
La Bible n’est pas parfaite, dans le sens où elle possède des mauvaises traductions ; mais attention, par contre la Bible est parfaite dans son rôle premier celui du jugement : Les erreurs de traduction servent à juger.
Dire la vérité ne se fait pas grâce à l’absence d’erreur mais bien au contraire.
La confusion sert à révéler le vrai du faux. Dieu se sert de Babylone (qui signifie confusion) comme d’un creuset pour en sortir ses élus.
Et bien, il fait la même chose avec la Bible ; les erreurs permettent à chacun de dévoiler son identité, en montrant sa position vis-à-vis de la vérité.

La stratégie divine est la suivante : Dieu laisse l’hérésie s’installer, puis la confusion régner, et enfin il rétablit la vérité. Seul?
Non jamais, il la partage avec ses élus au moyen de prophètes qui reçoivent par le Saint-Esprit la révélation.

Après un temps d’apostasie, il place un temps de révélation ([apokalupsis] Apocalypse)
L’apocalypse qui est étymologiquement la révélation de la vérité, se fait avec ses élus c’est une gloire partagée. Notre Seigneur, tout comme le dernier livre de la Bible est l’oméga, il est la fin c’est lui qui a le dernier mot. C’est lui qui révèle et chasse les ténèbres quand la lumière vient, à la fin.

LA LUMIERE SUR UNE TRADUCTION MAL INSPIREE

Alors, cette lumière divine sur 1 Corinthiens 15:29 semble venir du côté de la version grecque d’origine.
Avec la préposition grecque d’origine « hupér » [hoo-per’], que la majorité des versions de la Bible ont traduit par le terme « pour », alors que « huper » peut être traduit également par : « dans le but de ».
C’est à dire que plutôt que d’avoir la traduction « baptiser pour les morts »
On devrait avoir « baptiser dans le but d’être mort », ce qui n’a plus rien à voir.
C’est donc avec raison et vérité que certaines traductions rendent ce verset ainsi :

“ Que feront-ils, ceux qui sont en train d’être baptisés pour être des morts ? Si les morts ne doivent nullement être relevés, pourquoi aussi sont-ils en train d’être baptisés pour être des morts ? 

On le voit bien cette traduction va plus dans le sens de celle que j’annonçais moi-même auparavant.
Elle suit plus fidèlement la pensée inspirée du discours de Paul.
L’apôtre, dans sa pensée, démontre l’incohérence d’un baptême si la mort est le résultat final. Un baptême dans ce cas-là ne sert absolument à rien.
Pourquoi chercher à se faire baptiser si c’est pour finir définitivement mort.
Mais accrochez-vous bien, cette traduction fidèle, c’est la version TMN, Traduction du Monde Nouveau, en clair la Bible des Témoins de Jehova.
Jamais je n’aurai cru que cette Bible si controversée et critiquée donnait la version de ce verset la plus proche de l’esprit de Paul. Comme quoi, Dieu est surprenant, il casse nos préjugés et inspire qui il veut.
Comme on peut le voir, le texte grec laisse libre cours aux traducteurs.
Ces interprètes filtrent les mots selon ce qu’ils comprennent ou selon ce que le credo de leur Église leur ordonne.
Alors je ne me suis jamais intéressé de près ou de loin à la Bible TMN, mais des circonstances m’ont amené à voir ce verset et mon étonnement a été à la hauteur de la découverte.
Dieu parle par qui il veut ; il parlait bien par Balaam un faux prophète !
Une chose est certaine : dans toutes les religions, la vérité est mélangée aux mensonges. Et qu’il faut recevoir l’Esprit de révélation pour y voir le vrai.

Revenons encore sur « l’éventualité » d’un baptême pour les morts.
Une autre objection apparaît et pas des moindres.

JESUS POSSEDE SEUL, LES CLES DE LA MORT

Se faire baptiser à la place d’un mort viendrait à participer à une œuvre du salut.
Mais pourquoi Paul n’en parle plus ensuite ?
Pourquoi ne développe-t-il pas cette idée, pour en faire une saine doctrine ?
Et pire, n’y-a-t-il pas une appropriation illégitime, comme un vol de clé dans cette affaire ?

Les clés qu’a reçues Pierre pour lier et pour délier ne concerne qu’un salut terrestre qui se manifestera au ciel et non l’inverse. Car rechercher une relation avec les morts quel qu’elle soit est une abomination.
Seul Jésus a les clés.
Apocalypse 1/18 : "Je tiens les clefs de la mort et de l’enfer".
Pierre a reçu les clés du royaume des VIVANTS. Un croyant ne peut lier ou délier uniquement ce qu'il y a sur la TERRE car cela sera lié ou délié au ciel.
Mais il n’a aucun droit ni pouvoir sur le monde des morts.
L’Evangile est donné aux vivants et personne ne peut agir pour le salut d’un mort.

J’en reviens encore à Jonas à ce livre intemporel et essentiel.
Mais son histoire prouve encore une fois que la repentance existe chez les morts, et que seuls eux peuvent exercer la repentance pour eux-mêmes. Jonas n’a eu besoin d’aucun vivant, ni fait appel à aucun vivant pour ressusciter et revenir sur terre finir sa mission.
Le baptême c’est une affaire individuelle. On ne peut se repentir à la place d’un vivant et encore moins à la place d’un mort.
Le baptême de repentance est avant tout dans la conscience avant d’être un corps plongé dans l’eau.

C’est vrai que Jésus est allé prêcher aux morts, captifs en enfer pendant trois jours, parce qu’il est le seul vivant à pouvoir le faire et qu’il a les clés de tout et qu’il peut ouvrir à ceux qui décide de lui être soumis.
Mais nous, qui nous endormons en attendant la première résurrection, nous n’avons pas cette puissance et cette position en Christ à ce moment-là pour le faire. Pourquoi ?
Pour la simple et magnifique raison que notre résurrection a un autre but : La manifestation des fils et des filles de Dieu pendant mille ans, au millénium, au repas des noces.

Donc pour résumer, si Dieu a laissé une telle erreur se glisser dans les traductions de 1 Corinthiens 15 :29, c’est d’abord pour permettre aux incrédules d’exercer le baptême pour les morts et donc de montrer l’état de leur cœur, rempli d’hypocrisie et de convoitise, malgré tous les alléluias remplissant leur bouche.
Ensuite c’est pour qu’au temps de son retour, à l’avènement du Fils de Dieu, la lumière de la révélation sépare les brebis des boucs.
Par conséquent, même pour ceux qui auraient pu commettre un tel péché, en se laissant séduire, en étant idolâtre et donc en se faisant baptiser pour des morts, ils peuvent revenir librement à la lumière. Ils ne sont pas condamner pour autant.
Et laissez-moi vous dire que j’en faisais partis moi-même autrefois ;  mais que la lumière du Seigneur m’a permis de me séparer définitivement de cette doctrine de Satan.
N’oublions pas Dieu porte le nom de Sauveur, il vient nous sauver des ténèbres. Il ne nous accuse pas en nous montrant nos ténèbres, mais il nous donne toujours le moyen de nous en séparer.
Et je terminerai sur 1 Corinthiens 10 :13 

« Aucune tentation ne vous est survenue qui n'ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d'en sortir, afin que vous puissiez la supporter. »

Mes frères et sœurs croyants, quelques soient votre religion, vos croyances, vos idoles, considérer que ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu. Ce qui signifie que l’on peut grâce à Dieu se libérer de tout ce qui nous enchaîne (Absolument tout).

Amen. 

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