dimanche 25 mars 2018

Y-A-T-IL UNE SPIRITUALITÉ CACHÉE DANS LA FORME PYRAMIDALE ?


Par Éric Ruiz
217
Il n’y a pas que les Égyptiens, mais tous les modèles humains se sont construits à partir de la pyramide.
La forme triangulaire ou la pyramide cache-t-elle, alors, un mystère particulier ?
En fin de compte, tout ce qui a été fait par l’homme a été inspirée par un principe pyramidal. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil et chercher un système meilleur qu’un autre ou un modèle moins corrompu qu’un autre, c’est une perte de temps.
Qui est à l’origine de cette inspiration ?

Les désirs et les besoins de l’Homme, tous deux sont provoqués par le sentiment de manque ou par celui de l’absence.
Ils sont, par conséquent, à l’origine de l’idolâtrie. (On se représente un objet pour pallier à l’objet manquant du désir ou pour palier à l’absence de l’objet manquant). C’est ce qu’on fait les Israélites : l’absence de leur prophète Moïse (qui a été un objet d’idolâtrie) a provoqué le besoin de se faire un veau d’or (un autre objet à idolâtrer).

La psychologie sociale, avec la pyramide des désirs de Scapiro, a placé au sommet le désir de valorisation de soi, comme étant le désir le plus élevé.  La pyramide des besoins de Maslow, elle, a placé au plus haut le besoin de s’accomplir et le besoins d’estime (estime de soi, estime des autres pour soi) comme étant le besoin le plus recherché de l’homme après ceux lié à sa survie.
Ce n’est donc pas un hasard, si de nos jours, il y a tant de mouvement religieux ou spirituels reliés à l’épanouissement personnel, au développement personnel.
Par ailleurs, le modèle social est toujours représenté par les plus riches au sommet de la pyramide, ne formant que la pointe, la pierre de faîte, alors que la base la plus grande représente la population la plus pauvre.
Le modèle politique, mais aussi sportif et scolaire, reflètent  également cette pensée générale, en plaçant les élites au sommet, les bons ensuite, au milieu et à la base, la masse.
La masse : qui sert toujours de réservoir à une élite dont l’objectif est de jouer le rôle d’ascenseur, d’attraction et bien-sûr alimenté par la convoitise.

Tout est régit par la convoitise qui est l’énergie principale pour évoluer dans la pyramide : Les élites, les experts convoitant toujours plus, influençant la masse ; et aspirant les meilleurs vers le haut, donc vers elle.
Le 666 est vraiment partout.
Nous pouvons constater qu’il n’y a pas que les francs-maçons qui possèdent cette structure et ce symbole ; Eux dont les niveaux des loges les plus élevés (33ème degré) illustrent cette élite de décideurs et de dirigeants, qui se cachent comme les parrains de la mafia le font.
Donc pour résumer :

Tout doit servir le sommet de la pyramide et tout doit converger vers elle.

Tous ces modèles ne font que de montrer, en fait, une seule chose : l’enfermement de la réflexion humaine. L’homme, l’humanité ne peut évoluer qu’à l’intérieur de cette sphère très étroite.
Cette sphère (qui ressemble à une prison) est celle d’un comportement très instinctif, que l’on peut assimiler à celui de l’animal, dont les actes sont motivés par des réflexes conditionnés primaires. On est bien-sûr devant le modèle de la bête de l’Apocalypse écrit par Jean.
Comment sortir de ce modèle sclérosant animé par ce qu’appellent les biologistes : notre cerveau reptilien?

La Bible nous offre-t-elle un autre modèle pyramidal plus juste?

Tout d’abord ne cherchons surtout pas à voir dans la pierre angulaire, dont se réfère le fils de Dieu, une quelconque allusion à ce symbole triangulaire ou à un mystère caché. La pierre angulaire fait référence à la partie la plus solide d’un édifice ; et Jésus est cette partie inébranlable lorsque notre foi repose sur lui. Il n’y a rien à prendre à un autre degré.
S’il faut chercher un objet de culte, alors faisons comme l’enseigne Paul : » offrons nos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu.. » (Romains 12 :1).

Mais, une question : il y a l’apôtre Pierre, lui aussi, ne parlerait-il pas d’une pyramide dans  2 Pierre 1 :3-8 ?
Une pyramide qu’il opposerait à celle de l’homme ? Il y aurait donc 2 pyramides : une humaine et l’autre divine ? Une pyramide qui partirait de la base, la foi pour atteindre la pierre de faîte, la perfection ?

Alors on va lire 2 Pierre 1 :3-8 :

« Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu, lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise, à cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science, à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété, à la piété l'amour fraternel, à l'amour fraternel la charité. Car si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ. »

Alors, pour commencer, les versets cités ici sont très très long et les choses j’en conviens à la première lecture ne sont pas si simples à comprendre.
Pour ma part, on m’a enseigné et j’ai toujours lu et compris ce texte comme une succession de qualités divines à développer. Nous devions faire tous nos efforts pour joindre, pour atteindre un sommet qui est la charité, c’est-à-dire l’amour divin absolu, l’amour agapao.
J’avais trouvé, comme beaucoup, l’idée d’une pyramide, intéressante et très pédagogique pour nous amener à comprendre comment nous devions, dans notre vie chrétienne, faire des efforts pour aller vers la perfection en Christ.  Et là, il fallait rajouter à la foi, une chose puis une autre et encore une autre, jusqu’à l’amour agapé.

Mais aujourd’hui en relisant ce passage, cette conception me parait fausse, absolument fausse. Pourquoi ?
Pour plusieurs choses.

1°) parce que tout ce que Pierre vient d’énumérer avec la foi, la vertu, la science etc, sont des qualités qu’un croyant possède déjà.
Pierre, dès le premier verset, s’adresse à des croyants ayant reçu la même foi que lui. « à ceux qui ont reçu en partage une foi du même prix que la nôtre, par la justice de notre Dieu et du Sauveur Jésus-Christ… ».
Pierre insiste sur la nature divine, que nous avons tous reçu par la foi, mais qui peut être attaquée par 2 choses. Ces choses se sont 2 mots dans le texte : la convoitise et la corruption.

Donc ce qui est important ici de saisir, c’est que la nature divine que nous avons revêtu dès le départ par notre foi, peut être corrompue.
Cette nature divine n’est pas un revêtement définitif.
Cette nature peut être souillée par la convoitise qui amène la corruption. Voilà l’idée de base du discours de Pierre.
Nous devons réaliser que nous ne sommes pas « scellés » par notre foi ; et Pierre nous met en garde contre une certaine dégénérescence de notre appel divin.
Mais attention ! Il n’est pas en train de nous dire comment faire pour arriver à la perfection. Le contexte reconnaissons-le est totalement différent.

2°) Ce qui nous fait arriver à la deuxième conception : les mots employés par Pierre (joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science, à la science la tempérance,…) sont sortis de leur contexte.

 D’abord « joindre » ne veut pas dire rajouter, mais réunir, mettre ensemble;
Donc : foi vertu, science tempérance ne sont pas rajoutés les uns aux autres ; ils ne sont pas hiérarchisés, mais organisés par deux, deux par deux (la foi va avec la vertu ; la vertu va avec la science, la science va avec la tempérance, etc…).
Il ne faut oublier que c’est à cause de la corruption et pour éviter son développement que Pierre développe l’idée de « joindre » d’assembler des éléments les uns avec les autres.

Pourquoi fait-il ainsi ?
C’est justement ce que nous allons voir maintenant.

·       1er élément : Pierre joint la foi avec la vertu : Pourquoi ?
Parce que la foi, l’amour de Dieu se voit au travers de la vertu.
La vertu : c’est la manifestation visible de la foi.
La vertu nous dit le dictionnaire, c’est un comportement permanent, une disposition habituelle. Et ce comportement se porte volontairement vers le bien, et cela en dépit des obstacles qu’il rencontre.
En bref, la foi se voit dans les actes. C’est Jacques 2 :18 qui nous le redit :
« Mais quelqu'un dira: Toi, tu as la foi; et moi, j'ai les œuvres. Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi, je te montrerai la foi par mes œuvres. » Je te montrerai ma foi par ma vertu.

·       Alors la vertu est associée aussi à la science.
Dans quel but ?
Eh bien, si vous avez de la science, c’est-à-dire : de la connaissance des choses de Dieu…Mais sans un comportement permanent à vouloir faire le bien (vertu), vous montrez que la convoitise vous a séduit.
En bref, vous parlerez beaucoup du bien, vous aurez plein de mots estimable dans votre bouche, mais vous n’agirez pas en faisant le bien. Vous deviendrez juste « un beau parleur ». Comme le dit l’expression, vous ramener toujours votre science, pour montrer que vous connaissez beaucoup de chose et que votre instruction biblique, ou que votre culture vous place en supériorité mais où se trouve votre vertu ?
La foi sans vertu est morte tout comme la science sans vertu est morte aussi.

·       Ensuite Pierre associe la tempérance à la science.
La tempérance, c’est de la sobriété, de la retenue, c’est le fait de maîtriser et de mesurer ses excès.
Ici Pierre met en opposition une connaissance des choses du Seigneur avec un comportement excessif, ressemblant plutôt à un orateur grec qui s’enivre de ses propres discours :
La séduction par la rhétorique (l’art de discourir).
Nous assistons aujourd’hui à de tel débordement dans les assemblées chrétiennes, avec des prédicateurs, comme des croyants d’ailleurs, qui se croient investis d’un enseignement et qui se laissent aller à toutes sortes de jeux d’acteurs et de mises en scènes plus manipulatrices les unes que les autres. La convoitise est entrée par l’absence de tempérance. Et par-là même, le manque de tempérance nous montre la fausse science (déformée, empoisonnée, idolâtrée).
« O Timothée, garde le dépôt, en évitant les discours vains et profanes, et les disputes de la fausse science » (1 Timothée 6 :20).
                          
·       Ensuite Pierre oppose la tempérance à la patience. Pourquoi ?
Eh bien, parce que l’excès, l’emportement, ne peut faire bon ménage avec la patience. Cette œuvre charnelle, qui consiste à se laisser aller à  exercer ses passions, elle rend des gens impatient, qui désire recevoir au plus vite ce qu’ils convoitent.
Et l’inverse est vrai aussi ; vouloir obtenir rapidement les choses (par un caractère impatient) vous amène naturellement à vous laisser aller à toute sorte d’excès (poussé par l’intempérance).
Mais si ces deux choses (tempérance et patience) demeurent en vous : c’est que vous avez laissé croître le fruit de l’Esprit (Galates 5 :22).

·       Ensuite la patience avec la piété.
L’apôtre Paul en écrivant à Timothée, nous dit que dans les derniers temps, il y a aura beaucoup de croyants montrant une fausse piété, ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. La piété s’il est besoin de le rappeler c’est l’attachement à Dieu. Cet attachement peut être très superficiel. Pierre en nous demandant de joindre la patience à la piété, nous montre à quoi nous pouvons mesurer notre véritable attachement :… à notre patience. Le manque de patience, par le refus d’endurer et de supporter les épreuves c’est un révélateur d’une piété bien faible. Vous n’avez pas besoin de vous vanter de la force de votre attachement au Seigneur. Votre impatience vous trahira dès que les premiers malheurs jailliront.

·       Ensuite joindre la piété à l'amour fraternel.
L’amour entre frères et sœurs en Christ sert aussi de baromètre quant à la qualité de notre attachement au Seigneur. Et là, un verset de l’apôtre Jean vient tout de suite à ma conscience : « Si quelqu'un dit: J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur; car celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas? Et nous avons de lui ce commandement: que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. » (1 Jean 4 :20-21). Dans le concret, c’est vrai, nos gestes d’amour les uns envers les autres démontrent la profondeur ou au contraire, la superficialité de notre attachement à Dieu.

·       Enfin l’amour fraternel joint, réunit à l’amour charité.
Pierre met la barre de l’amour là où elle doit être. La charité c’est un don de Dieu. Ce don n’a pas d’équivalence humaine, puisqu’il est par essence exprimé sans calcul, ni arrière-pensée, ni discrimination (« Si vous aimez (agapao) ceux qui vous aimes (agapao), quelle récompense méritez-vous ? »). Le mot charité en grec se dit donc « agapao ». Jésus l’emploie par exemple dans le contexte suivant : Tu aimeras (agapao) ton prochain comme toi-même »
Pourquoi Jésus préfère-t-il l’amour agapao à l’amour phileo  (filiale, familiale) ?
Eh bien rien ne sert d’y voir une mise à l’épreuve. La raison est que sans cet amour charité, Jésus ne peux pas accomplir avec nous, ses projets. Le projet numéro 1, est que l’homme comme la femme agapao, épouse complètement notre Dieu qui, lui aussi, est agapao. Cette union est le commencement de la vie éternelle. « La vie éternelle c’est qu’il te connaisse toi le seul vrai Dieu ». La véritable union commence là.

Alors, pourquoi une telle erreur d’interprétation ?

D’abord, bien sûr, pour montrer les vrais adorateurs de Dieu et les faux. Et comme toujours, l’esprit satanique se glisse parmi les croyants pour leur faire passer l’idée séductrice d’une évolution pyramidale.
Dieu, unique source d’adoration n’a pas de pyramide.
L’élévation se fait dans l’humilité, l’abaissement, puis l’encerclement : Dieu au milieu des siens, le tabernacle entouré des 12 tribus, Jésus entourés de ses douze disciples.
Alors à la base de cette erreur nous trouvons un petit mot dans le texte de Pierre, qui n’a l’air de rien mais qui change tellement de choses : « pour » qui a été traduit à la place de « en ».

Verset 8 »Car si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ. »

Un petit mot grec « eis » [ice] que l’on peut traduire par : « en, dans, à, pour, sur, parmi »
Donc en choisissant de traduire le texte grec par « pour », le sens de la phrase change du tout au tout.  Cela signifierait que pour avoir, pour acquérir « la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ », nous devons avoir en abondance ces choses en nous (foi, vertu, science...). En bref, qu’il faudrait rajouter constamment beaucoup de choses à notre foi pour atteindre finalement la perfection.

Martin, dans sa version de 1744 a décidé de traduire par « en » le mot grec « eis ». Et nous ne pouvons que constater qu’il a bien fait. Le sens du texte de Pierre est fondamentalement différent.
« En la connaissance de notre Seigneur » (à partir du moment où nous avons cette connaissance divine en nous) ces choses (foi, vertu, science..) doivent restées en abondance et elles ne peuvent nous laisser oisif, sans rien faire, ni sans rien produire.
Vous voyez le sens ?
C’est la connaissance de Jésus-Christ en nous qui produit foi, vertu, patience, science, etc… qui produit donc :le fruit attendu.
D’ailleurs ce que confirme Pierre à la suite de ses recommandations ; il le disait juste avant au verset 3 (que nous avons lu précédemment) : « Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu, »
En clair, Il nous a donné TOUT par sa puissance, TOUT ce qui contribue à sa vie et à sa piété.
Comment l’a-t-il fait ?
Eh bien au moyen de la connaissance.
Si nous avons déjà tout reçu, nous n’avons pas besoin de les rechercher. Dieu ne nous demande pas une chose différente à chaque fois. Là aussi nous ne pouvons que constater que son testament est unique.

Il nous demande, comme en Eden, de garder son jardin pour que tout soit récolté en abondance.
Si nous laissons le serpent ancien refaire sa séduction, nous retomberons dans les mêmes travers et la corruption sera notre lot quotidien, amenant chagrin après chagrin, souffrance après souffrance et pour finir la mort.

Ici Pierre nous parle d’une seule stratégie : Il veut nous faire comprendre comment nous nous sommes fait séduire par la tentation : La convoitise et les effets qu’elle a produits.

La convoitise et ses effets, cela se voit concrètement dans nos actes et nos fruits. Et la foi associée à la vertu joue le rôle de révélateur (comme l’amour fraternel associé à la charité).

 Pierre veut délivrer ses frères et sœurs qui ont été séduits par leur convoitise et là, il leur révèle le comment de la chose. Il ouvre les yeux aux aveugles.
Il s’y prend comme un médecin le ferait avec son patient. C’est  la perte des cheveux, ou les ongles cassants qui montrent un manque de vitamine. Eh bien ici c’est lorsque le comportement n’est plus en adéquation avec l’Esprit que l’on constate que la foi n’est plus jointe à la vertu, par exemple

 Alors vous qui me lisez ou qui m’écoutez, ne cherchez pas à montrer du doigt ceux qui utilise un modèle pyramidal comme ligne de mire, mais reconnaissez, reconnaissons tous, d’abord, que nous avons tous bu de cette eau amère et empoisonnée.
Et remercions notre Seigneur qui ne nous laisse pas sans solution pour sortir de nos ténèbres et ouvrir nos yeux d’abord sur nous-mêmes.
Pour écraser cette pyramide…Brûlons cet esprit de convoitise qui n’amène que corruption, afin (comme le dit Pierre) de participer entièrement à la nature divine de Christ en nous.

Questions : Avons-nous joint à notre foi la vertu, joint à la vertu, la science, etc… ?
Amen

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire