dimanche 21 janvier 2018

UN VÉRITABLE CROYANT, PEUT-IL DIVORCER ET PEUT-IL SE REMARIER ?

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Par Éric Ruiz

(Jeudi soir, suite au texto d’un frère en Christ, j’ai eu d’un seul coup la très forte intuition que des choses évidentes manquaient de profondeur ; et que des vérités avaient été empoisonnées par la religion, je savais qu’une porte allait s’ouvrir dans le ciel pour que la lumière brille là où règne encore les ténèbres de la connaissance qui veut toujours décidé de ce qui est bien et mal. Cette porte céleste s’est ouverte à partir de la question évoquée par le titre de ce message).

Ne nous voilons pas la face, cette question hante beaucoup de croyants.
J’utilise le verbe « hanter » pour bien souligner que cela tourne à la peur et à  l’obsession dans la pensée collective, et cela d’autant plus, parce que Jésus en parle clairement.
D’abord, celui qui divorce de sa femme sans cause d’infidélité l’expose à l’adultère nous dit Jésus (Matthieu 5 :32)
Ensuite parce que se remarier après un divorce est un acte adultère. C’est ce que nous pouvons lire dans Marc 10 :10 (Bible Martin)

« Puis ses Disciples l'interrogèrent encore sur cela même dans la maison (on voit déjà une persévérance sur la question qui les hante eux aussi). 11 Et il (Jésus) leur dit : quiconque laissera sa femme, et se mariera à une autre, il commet un adultère contre elle. 12 Pareillement si la femme laisse son mari, et se marie à un autre, elle commet un adultère. »

C’est vrai qu’à la lecture de ce que dit Jésus, cela ne fait aucun doute : se séparer de son époux ou de son épouse pour se remarier est un adultère.

Et avez-vous remarquez, Jésus ne limite pas ce péché aux seuls Juifs (Judéens), il dit dans tous les cas « quiconque » cela veut bien dire n’importe qui, qui divorcera et qui se remariera. Cet état est valable pour tout le monde.

Alors première constatation : c’est vrai qu’il y a foison de cas d’adultères autour de nous, vu que plus d’un mariage sur deux fini par un divorce en France ; et au vu aussi du nombre impressionnant de familles recomposées.
Dans les Eglises ce phénomène est à l’identique.

Et là je vois tous ceux qui se disent fidèle en amour et en mariage rehausser la tête et gonfler leur poitrine en se disant qu’ils n’ont au moins pas ce péché-là et que leur sanctification est bien supérieure.
Eh bien au risque de les décevoir, j’affirmerai le contraire : si, si vous avez bien ce péché et je dirai même que tous l’ont, sans exception.

Alors ne soyons ni révolté contre Dieu, ni à l’inverse des croyants se considérant comme des « hyper saints » purifiés par Jésus.
Là encore remettons les choses dans leur contexte.

Jésus au verset 2 répond aux Pharisiens qui viennent le tester et l’éprouver.
Ils connaissent la loi de Moise et ils veulent voir s’il va répondre en s’y conformant.
Jésus leur réplique alors : que dit la loi ?
« Ils dirent : Moïse a permis d'écrire la Lettre de divorce, et de répudier [ainsi sa femme] ».

Mais Jésus surprend tout le monde et va plus loin : il leur donne la raison de cette loi : « il vous a donné ce commandement à cause de la dureté de votre cœur. »
La dureté du cœur, c’est l’orgueil, la volonté de détenir la vérité et d’avoir raison ; et qui poussent à l’adultère.

Mais qui est adultère ici : le mari qui répudie ou la femme répudiée ?

Eh bien, ce sont les deux.
Les deux ont le cœur dur. Les deux sont dans l’adultère.
Mais attention les choses ne s’arrêtent pas là.
Avec la grâce, Jésus laisse un Nouveau Testament et pas des moindres.
Matthieu 5 :28
« Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. »

A partir de là que ceux qui se croient sans péchés jettent la première pierre aux divorcés et aux conjoints des divorcés ; car ils ne sont pas meilleur qu’eux.
Car qui n’a jamais regardé une autre personne sans la désirer, marié ou pas marié, d’ailleurs ?

Mais revenons à Marc 10 :
Jésus finit son entrevue avec les pharisiens par cette phrase choque :

« Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni »

Le Fils de Dieu ne laisse plus aucune possibilité aux religieux de trouver une échappatoire à leurs mauvaises actions.
Leurs cœurs devraient alors soit les juger et les condamner ou soit les endurcir encore plus.
Car la loi de Moise apparaît, dans ce cas-là, beaucoup plus que douce et permissive comparée à celle de la grâce proposée par Jésus.

La loi mosaïque dit ceci : Deutéronome 24 :1: « Lorsqu'un homme aura pris et épousé une femme qui viendrait à ne pas trouver grâce à ses yeux, parce qu'il a découvert en elle quelque chose de honteux, il écrira pour elle une lettre de divorce, et, après la lui avoir remise en main, il la renverra de sa maison. »

Et Jésus, lui, va plus loin : il dit de ne pas séparer ce qu’il a uni.
C’est beaucoup plus strict que Moise. Même si la femme fait un acte honteux, qu’elle déshonore son mari, on ne devrait pas la renvoyer, la répudier. Se séparer d’elle serait : manifester un cœur dur.

N’oublions pas que Jésus s’adresse aux esprits religieux qui se jugent toujours supérieurs et plus saints que les autres.
Et nous, reconnaissons-le n’avons-nous pas parfois cet esprit-là, orgueilleux et prétentieux ?
Mais là, Jésus met la barre tellement haute, que personne ne peut plus la franchir. Humainement avouons-le, cela est devenu impossible.

Pensez-vous avoir, vous personnellement, échappé à l’adultère ?

Si oui, ce n’est pas ce que Yahvé dit au prophète Jérémie chapitre 3 dès le verset 6. Il surnomme Israël, « d’Israël l’infidèle » et Juda sa sœur de perfide. Il a même donné à Israël une lettre de divorce pour lui faire ressentir de la crainte. Mais rien n’y a fait. Tout le pays a été souillé.
L’Eglise est à la ressemblance d’Israël et sa souillure est la même, elle est dans sa totalité souillée par l’adultère. Donc le croyant des temps modernes est aussi un enfant rebelle et c’est à lui de revenir vers son Dieu.

Le Seigneur ne nous répudie pas, il met une fin à sa colère, il est miséricordieux et il est prêt à revenir sur sa lettre de divorce et à la détruire (Jérémie 3 :12).
Mais qui a un cœur repentant pour revenir ? Car le tri va se faire avec ceux qui agissent avec justice, sans hypocrisie, ni faux-semblants.

Et au verset 14, Dieu dit : « Et je vous prends, un d'une ville et deux d'une famille, pour vous amener à Sion. Là, je vous donnerai des bergers à ma convenance, ils vous dirigeront avec du savoir-faire et du discernement.» (Version Semeur)

Alors question :
Comme l’adultère est un péché et qu’il est à priori impossible d’y échapper, doit-on ne rien faire contre lui ; Doit-on accepter les divorcés et les remariages  parmi les croyants ?

Jésus bizarrement, semble ne rien dire à ce propos, il semble laisser soit planer un doute qui signifierai ; confesser votre péché et je suis juste et fidèle pour vous purifier en retour ; Ou bien il semble vouloir dire ne péchez plus, ne divorcez plus et ne vous remariez plus.
La vérité n’est ni dans le premier exemple ni dans le second.
En fait, repensez à Jérémie que nous venons de voir,  Dieu ramène son peuple à Sion par le savoir-faire et le discernement.

Je m’explique :
Qu’a fait Jésus à la femme adultère qui allait être lapidée ?
Lui a-t-il tenu un discours moralisateur ?
Lui-a-t-il dit d’aller réparer sa faute et de demander pardon à son mari ?
Non, il lui a dit : « où sont passés tes accusateurs ?  Personne ne t’as condamnée ?... Je ne te condamne pas non plus, vas et ne pèche plus ».
Jésus a insisté surtout sur une chose (mais sans donner plus de détails): Il n’y a pas d’accusateur. ET DIEU N’ACCUSE PERSONNE.

Aussi face à l’adultère la réaction d’un croyant devrait être : ne pas montrer du doigt, de ne pas accuser l’autre, car il s’accuse lui-même.
Facile de dire à l’autre qu’il est adultère alors que l’on est aussi soi-même.

Et ensuite que devrait-il dire ou faire ?
Quoi discerner dans tout cela ?

Souvenons-nous que c’est lui, notre Père qui est dans les cieux qui provoqua toutes les situations que Jésus a rencontré et l’ordre et la succession dans lesquelles il les a vécus.
C’est lui le chef d’orchestre de la vie de Jésus ; lui, qui a la partition écrite et il n’y a aucune fausse note, aucun instrument parasite ou aucun instrument imposé de l’extérieur.

Alors toujours dans Marc 10, à la suite de son entrevu avec les pharisiens, à partir du verset 13, on lui amène des enfants pour qu’ils les touchent. 

Mais quelles sortes d’enfant le Père céleste a laissé s’approcher de Jésus ?

Car ses disciples semblent outrés, scandalisés.
Le texte nous dit : ils les repoussèrent en reprenant ceux qui les emmenaient et le grec va plus loin en disant que c’est avec une certaine force et violence qu’ils le firent, employant même la menace.

Pourquoi un tel affrontement envers ceux qui viennent avec ces enfants ?
Je le répète il faut du savoir-faire et du discernement
Parce que les disciples voient des enfants illégitimes se présenter à lui. Ce ne sont assurément pas des enfants issus de familles sans reproches, en ordre, bien comme il faut, sinon d’où viendrait leur opposition ?
Je suis sûr qu’il y a eu des enfants issus de parents divorcés ou issus d’un remariage. Car les disciples pour être si directs devaient bien connaître la réputation des adultes accompagnants.
Mais Jésus s’indigne de la situation et décide d’outrepasser les blocages et il bénit les enfants, contre toute attente.
Plutôt que de regarder le péché, son regard se fixe sur le pécheur.
Croyez-vous qu’il aurait dû les répudiez ou leur dire qu’il ne pouvait pas les bénir dans l’état de péché où étaient leurs parents ?
Non bien au contraire, il leur a dit que le royaume des cieux ressemble à ces enfants et à ceux qui leur ressemble.

Quelle instruction notre Père céleste voulait-il nous apprendre à ce moment-là ?

Eh bien, il me semble évident qu’il voulait que nous réalisions ce que c’est que d’être juste.
Ressembler à un enfant c’est faire comme eux, c’est accepter ceux qui leur ressemble et qui font la même chose qu’eux. 
Lorsque les disciples viennent dire à Jésus qu’ils ont empêché un chasseur de démons d’agir en son nom, ils n’ont pas agi comme un enfant l’aurait fait.
Un enfant qui voit un autre l’imiter, joue avec lui, sans se poser la question s’il est bon ou mauvais. Et Jésus le dit : « Celui qui n’est pas contre moi est avec moi…et il assemble ».

Par conséquent, la justice c’est : que nous bénissions tous les adultères, absolument tous et de la même manière que Jésus a béni les petits enfants qu’on lui a amené ;
Que nous les aimions, même si leur péché est évident.
N’oublions pas que « …tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3 :23).
Alors ôtez la fausse sainteté de votre regard.
Et ne vous laisser pas impressionner par le péché.

En bénissant ceux qui ont séparé ce que Dieu a uni, NON, vous ne faites pas l’œuvre de l’ennemi ; NON, vous ne vous rendez pas non plus complice du péché ; mais bien au contraire vous participez à rompre leurs chaînes, à ouvrir les yeux aux aveugles.
Voilà la raison de : « bénissez et ne maudissez pas ».

Et Jésus toujours dans Marc 10, dévoile ce que les aveugles doivent voir et ce que les adultères doivent  faire.

Jésus commence à s’éloigner des enfants…
Notre Père céleste va permettre encore à une autre situation de se produire :
Au verset 17 : d’un seul coup, un homme accourt et se jette à ses pieds. Et lui demande : « Bon maître, …que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? ».
Et Jésus lui répond… Il lui répond quoi ?
Eh bien, sans plus attendre il lui demande s’il respecte les commandements de Moise.
Et le premier commandement que Jésus lui montre est (encore un pied de nez au hasard): « Ne commet point d’adultère »
Et le jeune homme lui répond avec assurance qu’il a gardé tous ces commandements depuis sa jeunesse.
La réaction de Jésus est surprenante, il a un air compatissant et le texte nous dit :

« Jésus l’ayant regardé, l'aima, ».

Jésus ne l’a pas condamné, il ne lui a pas dit : « ne sois pas sage à tes propres yeux », il ne lui a fait aucun reproche sur ce qu’il venait d’affirmer. Il aurait pu lui faire la morale, le traiter de menteur, car il savait très bien qu’il n’avait pas gardé tous ses commandements et qu’il est en plein dans l’adultère.
Pourquoi ?
Déjà par le fait de l’avoir appelé « bon maître », d’être empressé d’exercer une fausse humilité ; et aussi par le fait de ne pas avoir reconnu la chose impossible : celle d’être toujours fidèle.
Non, Jésus ne l’accusa de rien, il le regarda attentivement et il l’aima en lui disant la vérité.

Comment le savons-nous ?

Parce qu’il le lui dit lui-même : « et lui dit: Il te manque une chose; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi. 22 Mais, affligé de cette parole, cet homme s'en alla tout triste; car il avait de grands biens

L’adultère ici est expliqué de façon très claire, en prenant l’exemple de ce qui est juste (la fidélité, l’abnégation, l’abandon total).
Jésus est très perspicace, il prend le contre-pied de ce que ferait n’importe qui dans ce cas ; il ne lui montre pas directement son infidélité et son adultère. NON, il fait en sorte que le pécheur prenne conscience lui-même de sa dissimulation.  En montrant la lumière, Jésus encore une fois dévoile les ténèbres.

Qu’aurait-il dû faire, ce jeune homme?
A l’évidence, tout quitté pour Dieu, tout abandonné pour lui, se débarrasser de son argent, le donner aux pauvres et suivre Jésus.
Mais cette fidélité-là lui est insupportable, elle le rend triste. Il préfère de toute évidence ses ténèbres à la lumière.

Voilà la profondeur de l’adultère, ce n’est pas s’attacher aux choses visibles et superficielles comme le sont le divorce, ou le remariage qui sont des vernis, qui brillent par leur apparence ; mais le but véritable : c’est celui de s’attacher à ce qui est beaucoup plus profond : la fidélité envers Dieu.

Suivre Dieu ou l’Agneau partout où il va, c’est ne pas « se souiller avec des femmes », nous dit Apocalypse 14 :4  Aussi pour rester vierge, un croyant se doit de discerner cette partie cachée de lui, qui est adultère et qui se croit pure, donneuse de leçons. C’est elle, cette femme souillée et impure qui doit disparaître.

Alors une dernière question :
Doit-on aller jusqu’à bénir un remariage, bénir un mariage chrétien fait de divorcés ?

La réponse coule de source. OUI OUI OUI , trois fois oui.
Car ne soyons pas des disciples aveugles (comme nous l’avons lu dans Marc 10 :13) repoussant les pécheurs de la bénédiction. Laissons-les librement se présenter devant le Seigneur, comme des enfants devant leur père.

Oui, bénissons ces mariages sans exercer de jugement, ni d’accusation.

1°) Bénissons-les avec le même amour que Jésus a eu pour la femme adultère.
2°) Avec le même amour qu’il a eu pour le jeune homme qui s’est jeté à ses pieds.
3°) Avec la même simplicité et spontanéité que les enfants ont lorsqu’ils accueillent les autres enfants, et enfin,
4°) avec le même amour que Jésus a eu pour ces enfants illégitimes qui se sont approchés de lui pour qu’ils les bénissent.

Soyez donc naturel, exercez vos actes d’amour spontanés. Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent dirait Paul encore une fois et pas seulement aux Romains ;
Pardonnez leurs fautes, priez avec eux pour qu’ils soient prêt à tout quitter pour le Seigneur.  
Il n’est pas trop tard pour se purifier.
Tout ce que je vous dis-là ne vient pas de moi, c’est ce que faisait Jésus qui le voyait faire au Père.
Amen.

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