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Par Eric Ruiz
Par Eric Ruiz
Une des
actions principales que tout prophète a faite, qu’il soit de l’ancienne
alliance comme de la nouvelle alliance, a été de briser les idoles.
Jésus lui-même
ne s’y est-il pas appliqué à le faire aussi?
Bien-sûr
le fait de se prosterner devant une statue de pierre montre le signe extérieur
le plus évident d’idolâtrie.
Dans la
Bible de multiples objets sont devenus des idoles : le veau d’or, (sous
Moïse) le serpent d’airain (sous Ézéchias qu’il a lui-même détruit) les
différents autels de Baal, d’Astarté et autres monuments érigés en signe
d’adoration (sous les rois d’Israël et de Juda), le butin des vaincus (sous
Gédéon), la tunique de Jésus tirée au sort (à la crucifixion)…
Si on
s’agenouille aujourd’hui devant la
statue de la vierge Marie, la statue devient une idole, elle remplace l’adoration
véritable de Jésus-Christ en esprit.
Mais Jésus
nous a appris à discerner dans les
signes extérieurs d’autres manifestations.
Il nous a
appris à voir par l’extérieur, l’intérieur.
En effet
l’intérieur, l’être intérieur dissimule souvent le sentiment le plus profond et
le plus fort d’idolâtrie.
La chair
lorsqu’elle se sent coupable, cherche à extérioriser cette culpabilité en la
rejetant soit sur une image, soit sur une représentation, soit dans une action.
Cette
action s’apparente à celle que faisait un pécheur sous l’ancienne alliance en
allant sacrifier, immoler un animal. Il faisait une action réelle, concrète
pour racheter une faute.
En cela
rien de faux.
Mais là où
ça dévie, c'est le fait de multiplier encore et encore les actes de sacrifices. Cela
montre alors, sa propre difficulté à ne pouvoir se débarrasser du péché.
Pour
prendre une image : le péché qui colle, c’est comme quelque chose de
répugnant qui colle à la peau, on a beau se secouer dans tous les sens rien n’y
fait il reste toujours collé.
C’est la
même situation par exemple : pour ceux qui ont toujours l’impression
d’avoir les mains sales, et qui passent pour des maniaques en allant très
souvent se les laver au robinet.
Leur
maniaquerie dissimule un problème intérieur beaucoup plus grave : Ils souffrent de ne
pas être irréprochable et d’avoir peur que cela se voit.
Etre
maniaque d’une manière générale c’est être passionné pour certains objets
(le fait de collectionner) ou avoir une passion exagérée ou de manifester des goûts et des
habitudes bizarres.
Bref on
remarque une action répétitive qui en devient ridicule.
C’est un
acte religieux d’idolâtrie.
Alors
bien-sûr première remarque : beaucoup pratiquent l’idolâtrie, sans
forcément en avoir conscience.
Deuxième
remarque : l’acte religieux répétitif dissimule, cache les péchés.
Avec
Jésus, c’est ce qu’on remarque dans les Évangiles, le pécheur, qui voulait se
débarrasser de ses péchés, mais sans les confesser, et sans s’en détourner,
accumulaient les rites religieux. Il montrait alors un légalisme exagéré ;
Et Jésus
assénait à ces religieux d’arrêter de vouloir sans cesse laver l’extérieur du plat.
Qu’ils s’occupent plutôt de l’intérieur, de leur être intérieur ! Et même l’extérieur sera propre à ce
moment-là.
Alors
revenons sur la question du départ : Quelles sont les idoles de notre être
intérieur à briser ?
La
principale idolâtrie intérieure c’est
bien-sur soi-même.
- S’idolâtrer soi-même, s’aimer soi-même.
J’en reviens à la fameuse question des disciples :
"Dis-nous qui est le plus grand parmi-nous ? "
Ah être le
plus grand ! Le diable le sait trop, c’est sa nature, il s’aime démesurément.
C’est sa dernière proposition faite à Jésus pendant son jeûne de 40 jours.
Rappelez-vous :
"Le diable le transporta encore sur une
montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire,
et lui dit: Je te donnerai
toutes ces choses, si tu te prosternes et m'adores. "
Si tu m’es
soumis alors tu auras tous les royaumes de la terre.
L’orgueil
est à la base de la chute de l’homme. Vouloir briller comme Dieu, vouloir toute
la gloire. Attirer sur soi le regard des autres ; leur admiration, leur
affection, leur confiance et si possible leur amour. Cette attirance, et on
peut dire : cette attraction est à la racine de tous les maux.
Les autres
sujets d’idolâtrie, eux, ne font en fait que de rajouter à celui-là.
2. Il y en a une autre, c’est la richesse, Mammon.
Mettre sa
confiance dans cette idole revient à n’avoir comme principal but que de se
remplir les poches ; amasser toujours plus.
S’enrichir,
là aussi dans quel but ?
Pour la
convoitise, l’envie, et la reconnaissance des autres ; pour se distinguer
des autres et bien-sûr faire pointer la lumière sur soi.
Ensuite
l’argent permet de dominer encore plus en assujettissant les autres. En les
rendant débiteur et esclave de vous.
Avec
quelle facilité peut-on créer des dettes chez les autres, c’est déconcertant !
C’est
pourquoi Jésus dit qu’il sera difficile à un riche d’entrer dans le royaume de
Dieu, c’est comme faire rentrer un chameau dans le trou d'ue aiguille.
3- Un autre sujet d’idolâtrie important : la connaissance.
En Eden le serpent ancien savait que l’intelligence ou la sagesse est la vertu principale recherchée par la chair. Et il savait qu’à partir de là, il taillerait la brèche de la désobéissance.
Le savoir permet
lui aussi d’asseoir sa supériorité sur les autres, pour mieux les dominer.
Aussi
connaissant la faiblesse humaine, Satan incita Eve à prendre du fruit de
l’arbre défendu en disant : " mais Dieu sait que le jour où
vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et que vous serez comme des dieux, connaissant
le bien et le mal.
Eve vit que l’arbre était précieux
pour ouvrir l’intelligence ; elle prit son fruit et en mangea. "
Eh bien,
nous savons que cette connaissance les coupa de la relation avec Dieu.
Résultat :
leurs yeux s’ouvrirent à la convoitise mais ils furent aveugles pour voir Dieu.
Pour
résumer : un idolâtre c’est une personne qui s’aime exagérément, qui est
attirée par les richesses matérielles et par la connaissance, le savoir ;
en un mot il est attiré par le levain qui fait monter la pâte, qui enfle. Bref
tout ce qui détruit la communion fraternelle.
Alors ce
qui est le plus fort, c’est que bon nombre de ceux qui possèdent ces idoles,
n’arrêtent pas de les voir chez les autres et ils sont
par conséquent très moralisateurs.
Ils sont
même souvent remplis de bonnes intentions, ils sont très zélés pour aller
exercer chez les autres des actes de délivrance ou pour passer du temps à les
convaincre qu’ils ont tort.
On a
l’impression qu’ils accumulent des actes de bonté, de bienveillance et
d’altruisme, tellement ils se donnent pour les autres, tellement ils cherchent
à faire du bien autour d’eux, alors qu’ils ne cherchent en réalité qu’à lutter
contre leurs mauvais cotés et à les cacher. (C’est cela l’hypocrisie !)
Dans
le concret, beaucoup d’actes humanitaires cachent en fait un mal être, des
péchés dissimulés.
- Alors j’entends d’ici la question : Jésus qui reprenaient tout le monde, n’était-il pas lui aussi un moralisateur ?
Eh bien
Non !
Lui, il
donnait la solution pour que les moralisateurs n’aient plus ce caractère.
Il leur
renvoyait leurs contradictions pour qu’ils s’en rendent compte et s’en
débarrassent.
La
première des choses qu’il faisait est qu’il pardonnait leur faute, car l’idolâtrie
brise la relation avec Dieu (on l’a vu avec la connaissance, le choix s’est
fait sur le mauvais arbre et non sur l’arbre de la vie) et c’est le mensonge
qui devient alors vérité.
Pourquoi doit-on
pardonner ?
Parce que
le pardon ouvre les yeux de celui justement, qui n’exerce pas le pardon.
La preuve
que le pardon était important : c’est qu’il est une activité quotidienne
et régulière. Jésus disait de pardonner non pas 7 fois mais jusqu’à 70 fois 7
fois par jour.
Pourquoi
croyez-vous qu’il prenait autant de temps dans la prière ? Il exerçait la
justice, il pardonnait les fautes de tous ces esprits incrédules qui venaient à
lui, pour lui faire la morale. Même sur la croix Jésus continuait à leur
pardonner : " Père pardonne-leur ils ne savent ce qu’ils font. "
Nous avons
vu que le fait d’avoir des idoles ne donne pas une appréciation objective des
choses ; L’idole crée un handicap sévère : un aveuglement, une
surdité.
" Mais ce sont vos crimes qui mettent une séparation entre vous et votre Dieu; Ce sont vos péchés qui vous cachent Sa face et
l’empêchent de vous écouter ".(Esaïe
59 :2)
Dans bien
des cas la personne n’a pas conscience de son handicap (elle est aveugle et nue
et n’a pas conscience de la honte de sa nudité),
Plus :
elle voit l’autre comme ayant son problème. C’est une projection inconsciente de
son propre problème.
"La projection"
désigne
un mécanisme de défense nous dit Freud et la psychanalyse.
Le terme est devenu
très général en psychologie et en psychiatrie. Il désigne
l'opération mentale (généralement inconsciente) par laquelle une personne
attribue à quelqu'un d'autre ses propres sentiments,
dans le but de se sortir d'une situation émotionnelle vécue comme intolérable par elle. La personne n'a
généralement pas conscience d'appliquer ce mécanisme, justement car elle
n'accepte pas les sentiments, ou les sensations, qu'elle " projette " sur l'autre. Il s'agit
donc de sentiments négatifs, ou en tout cas, perçus comme tels. (Je ne vous lis
pas un traité de théologie, c’est de la psychologie expérimentale, pratique).
Je tiens à souligner toutefois que la projection est à la
racine de nombreuses pathologies mentales (la schizophrénie, la paranoïa,
les phobies en général, les peurs en tous genres, la jalousie…). Pensez
bien que si on attribue aux autres toutes nos peurs et angoisses, il est
évident que la paranoïa nous guette et la folie aussi (je pense que c’est
peut-être pourquoi il y a autant de vierges folles aujourd’hui).
- Quoi faire face à de telles personne aveuglées et malades ?
- Comment briser ces liens terribles ?
Regardez Jésus,
que faisait-il ?
Les
condamnait –t-il ?
Non, il ne
les montrait pas du doigt personnellement, il ne les nommait pas
non plus. Il enseignait la foule, Il parlait à la foule et à ses disciples
(comme on le lit dans le chapitre Matthieu 23 ; Pensez bien aussi qu’il
parlait à ce moment-là à Judas Iscariote sans le nommer directement).
Jésus
dévoilait les péchés pour que celui qui en est atteint soit impressionné,
subjugué par les causes et les effets désastreux de ce qu’il entend.
N’oublions
pas que la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on
entend vient de la parole de Christ.
(Donc a partir de là on peut espérer une prise de
conscience, par l’action du Saint-Esprit).
Et Jésus
ne montrait pas le pécheur, mais le péché, en insistant sur les
conséquences : "
malheurs à vous scribes et pharisiens hypocrites… ! "
" Quiconque
s’élèvera sera abaissé… votre maison sera laissée déserte.. "
Il
dévoilait les signes de l’idolâtrie : s’aimer soi-même, aimer l’argent et
aimer le savoir.
Qu’est-ce
que Jésus dit dans Matthieu 23 ?
1. Ils sont hypocrites, ils parlent d’une
manière et agissent d’une autre.
2. Ils mettent des liens et de lourds
fardeaux sur les autres
3. Ils font toutes leurs actions pour
être vus et admirés
4. Ils aiment se couvrir de symboles
religieux
5. Ils aiment la gloire et la première
place dans les banquets et les réunions d’Eglise.
6. Ils aiment être des stars, être des
personnalités publiques
7. Ils aiment être appelés rabbin, maître,
pasteur, apôtre, prophète, disciple
8. Ils font pour l’apparence de longues
prières
9. Ils aiment plus la loi que la miséricorde
10. Ils sont obnubilés par la dîme et les
offrandes plus que par leur propre sacrifice et leur don de soi.
11. Ils prennent à ceux qui n’ont déjà
plus rien, ils dépouillent les veuves de leurs biens.
12. Ils aiment le prosélytisme,
l’évangélisation pour gagner des âmes qu’ils envoient ensuite en enfer.
13. Ils paraissent justes et saints mais ce
n’est que de l’apparence, ils sont couverts de péchés.
14. Ils sont sans pitié avec les
prophètes, ils les persécutent jusqu’à leur extermination.
15. Ils sont aveugles sur leur état
d’hypocrisie, d’intempérance et de péché.
·
Donc,
face à autant d’idolâtrie, que doit-on faire ?
·
Doit-on appliquer à la lettre le commandement
fait à Moïse ?
" Garde-toi
de faire alliance avec les habitants du pays où tu dois entrer, de peur qu'ils
ne soient un piège pour toi. Au contraire, vous renverserez leurs autels, vous
briserez leurs statues, et vous abattrez leurs idoles. Tu
ne te prosterneras point devant un autre dieu; car l’Éternel porte le nom de
jaloux, il est un Dieu jaloux. "
(Exode 34 :12)
(Exode 34 :12)
·
Alors
doit-on s’opposer fermement ; et avec autorité dénoncer le ou les idoles
que l’on remarque chez l’autre ?
Je
pense que rien ne sert à s’opposer personnellement, à accuser la
personne ; à se mettre en opposition directe pour lui ouvrir les yeux.
Le
duel, la confrontation directe n’est pas la solution : Cela ne fera
qu’attiser la violence qui est en elle et qui pourra se retourner contre vous.
Une
remarque au passage : Jésus l’a-t-il fait avec Judas ? Jésus s’est-il
opposé fermement à Judas ? Non.
Briser
les idoles, ce n’est assurément pas utiliser la violence contre la chair et le
sang mais bien contre les esprits impurs, qui sont dans les lieux célestes et
non contre l’être humain en face de vous
Dans
bien des cas, si vous allez voir la personne et vous lui dites en face qu'elle a
un démon, elle va riposter violemment contre vous et vous risquez de mettre fin
à votre relation avec elle et à toute nouvelle rencontre possible.
Sauf
dans deux cas précis ;
1. si elle vient elle-même se placer en
victime et réclame votre aide ou bien-sûr
2. si le Saint-Esprit vous a révélé une
parole de connaissance pour aller lui dire qu’elle possède un démon. (Jésus
disant à Pierre : Arrière de moi Satan ! mais Pierre était en mesure
de le recevoir.)
Mais
bien souvent vous aurez à faire comme Jésus-Christ (il n’a pas dit " arrière de moi Satan " à Judas, qui pourtant en était
possédé) :
1. Jésus a préféré dévoiler sans montrer
du doigt.
2. Il a généralisé sans faire du cas par
cas.
3. Il a impressionné les esprits par les
causes et les risques encourus d’avoir un tel cœur endurci.
4. Il a juste mis la lumière et pardonné
les fautes.
Car c’est à chacun de se juger et de s’examiner lui-même.
Il
y a un cas intéressant dans les Évangiles qui montre la victime venir vers
Jésus : celui d’un père possédé par un esprit sourd.
Ce
père demande lui-même que son idole soit brisé. " Viens
au secours de mon incrédulité ! "
Ce
père témoigne que les malheurs énumérés par Jésus l’ont touché lui et sa
famille, en l’occurrence en rendant son fils épileptique.
- Que fait alors Jésus pour briser cette idole ?
("
Si tu peux tout est possible à celui qui croit ")
Il
lui montre en lui disant "si
tu peux", le pouvoir
qu’il a lui-même de retrouver la foi et de chasser lui-même cette
idole par le moyen de la prière et du jeûne, pour chasser définitivement l’esprit idolâtre.
Car
sans cette engagement personnel, l’idole revient au grand galop et souvent avec
sept autres idoles plus importantes.
- Alors, revenons au thème principal de ce message :
Comment
briser les idoles intérieures ?
C’est
impressionnant !
Dès que l’on prononce cette question : tout le monde
s’interroge sur les autres. Comment briser les idoles, chez les autres ?
Mais
qui se pose la question pour soi-même ?
Qui
ose faire une introspection et commencer à s’examiner soi-même ?
Un
croyant qui veut devenir disciple fait ce travail d’abord chez lui avant de
vouloir le faire chez les autres. ( il nettoie d’abord devant sa porte avant de
vouloir le faire chez les autres)
- Alors comment briser ses propres idoles ?
Tout disciple doit commencer à jeûner et à prier pour POUVOIR s’en séparer.
Il
doit commencer par avoir suffisamment d’humilité pour demander à ses frères et
sœurs, ou entendre de leur part s’ils voient en lui des idoles qu’il n’aurait
pas vu lui-même.
Lui,
il doit commencer à se mettre en
ordre avec tout son entourage en pardonnant les fautes de TOUS.
N’oublions
pas que dans un temps d’obscurité et de ténèbres comme celui que nous vivons
actuellement, un bon nombre d’idoles se sont attaché à chacun d’entre-nous.
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