dimanche 4 septembre 2016

COMMENT BRISER LES IDOLES ?

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Par Eric Ruiz

Une des actions principales que tout prophète a faite, qu’il soit de l’ancienne alliance comme de la nouvelle alliance, a été de briser les idoles.

Jésus lui-même ne s’y est-il pas appliqué à le faire aussi?
Alors quelles sont les idoles à briser ?

Bien-sûr le fait de se prosterner devant une statue de pierre montre le signe extérieur le plus évident d’idolâtrie.
Dans la Bible de multiples objets sont devenus des idoles : le veau d’or, (sous Moïse) le serpent d’airain (sous Ézéchias qu’il a lui-même détruit) les différents autels de Baal, d’Astarté et autres monuments érigés en signe d’adoration (sous les rois d’Israël et de Juda), le butin des vaincus (sous Gédéon), la tunique de Jésus tirée au sort (à la crucifixion)…
Si on s’agenouille  aujourd’hui devant la statue de la vierge Marie, la statue devient une idole, elle remplace l’adoration véritable de Jésus-Christ en esprit.

Mais Jésus nous a appris à discerner  dans les signes extérieurs d’autres manifestations.
Il nous a appris à voir par l’extérieur, l’intérieur.

En effet l’intérieur, l’être intérieur dissimule souvent le sentiment le plus profond et le plus fort d’idolâtrie.
La chair lorsqu’elle se sent coupable, cherche à extérioriser cette culpabilité en la rejetant soit sur une image, soit sur une représentation, soit dans une action.
Cette action s’apparente à celle que faisait un pécheur sous l’ancienne alliance en allant sacrifier, immoler un animal. Il faisait une action réelle, concrète pour racheter une faute.
En cela rien de faux.
Mais là où ça dévie, c'est le fait de multiplier encore et encore les actes de sacrifices. Cela montre alors, sa propre difficulté à ne pouvoir se débarrasser du péché.
Pour prendre une image : le péché qui colle, c’est comme quelque chose de répugnant qui colle à la peau, on a beau se secouer dans tous les sens rien n’y fait il reste toujours collé.
C’est la même situation par exemple : pour ceux qui ont toujours l’impression d’avoir les mains sales, et qui passent pour des maniaques en allant très souvent se les laver au robinet.
Leur maniaquerie dissimule un problème intérieur beaucoup plus grave : Ils souffrent de ne pas être irréprochable et d’avoir peur que cela se voit.
Etre maniaque d’une manière générale c’est être passionné pour certains objets (le fait de collectionner) ou avoir une passion exagérée ou de manifester des goûts et des habitudes bizarres.
Bref on remarque une action répétitive qui en devient ridicule. 
C’est un acte religieux d’idolâtrie.

Alors bien-sûr première remarque : beaucoup pratiquent l’idolâtrie, sans forcément en avoir conscience.

Deuxième remarque : l’acte religieux répétitif dissimule, cache les péchés.

Avec Jésus, c’est ce qu’on remarque dans les Évangiles, le pécheur, qui voulait se débarrasser de ses péchés, mais sans les confesser, et sans s’en détourner, accumulaient  les rites religieux.  Il montrait alors un légalisme exagéré ;
Et Jésus assénait à ces religieux d’arrêter de vouloir sans cesse laver l’extérieur du plat. Qu’ils s’occupent plutôt de l’intérieur, de leur être intérieur !  Et même l’extérieur sera propre à ce moment-là.

Alors revenons sur la question du départ : Quelles sont les idoles de notre être intérieur à briser ?

La principale  idolâtrie intérieure c’est bien-sur soi-même.

  1. S’idolâtrer soi-même, s’aimer soi-même. J’en reviens à la fameuse question des disciples :


"Dis-nous qui est le plus grand parmi-nous ? "
Ah être le plus grand ! Le diable le sait trop, c’est sa nature, il s’aime démesurément. C’est sa dernière proposition faite à Jésus pendant son jeûne de 40 jours.
Rappelez-vous : 
"Le diable le transporta encore sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, et lui dit: Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m'adores. "
Si tu m’es soumis alors tu auras tous les royaumes de la terre.
L’orgueil est à la base de la chute de l’homme. Vouloir briller comme Dieu, vouloir toute la gloire. Attirer sur soi le regard des autres ; leur admiration, leur affection, leur confiance et si possible leur amour. Cette attirance, et on peut dire : cette attraction est à la racine de tous les maux.
Les autres sujets d’idolâtrie, eux, ne font en fait que de rajouter à celui-là.

2. Il y en a une autre, c’est la richesse, Mammon.

Mettre sa confiance dans cette idole revient à n’avoir comme principal but que de se remplir les poches ; amasser toujours plus.

S’enrichir, là aussi dans quel but ?
Pour la convoitise, l’envie, et la reconnaissance des autres ; pour se distinguer des autres et bien-sûr faire pointer la lumière sur soi.
Ensuite l’argent permet de dominer encore plus en assujettissant les autres. En les rendant débiteur et esclave de vous.
Avec quelle facilité peut-on créer des dettes chez les autres, c’est déconcertant !
C’est pourquoi Jésus dit qu’il sera difficile à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu, c’est comme faire rentrer un chameau dans le trou d'ue aiguille.

3- Un autre sujet d’idolâtrie important : la connaissance. 

En Eden le serpent ancien savait que l’intelligence ou la sagesse est la vertu principale recherchée par la chair. Et il savait qu’à partir de là, il taillerait la brèche de la désobéissance.
Le savoir permet lui aussi d’asseoir sa supériorité sur les autres, pour mieux les dominer.

Aussi connaissant la faiblesse humaine, Satan incita Eve à prendre du fruit de l’arbre défendu en disant : "  mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. 
Eve vit que l’arbre était précieux pour ouvrir l’intelligence ; elle prit son fruit et en mangea. "
Eh bien, nous savons que cette connaissance les coupa de la relation avec Dieu.
Résultat : leurs yeux s’ouvrirent à la convoitise mais ils furent aveugles pour voir Dieu.

Pour résumer : un idolâtre c’est une personne qui s’aime exagérément, qui est attirée par les richesses matérielles et par la connaissance, le savoir ; en un mot il est attiré par le levain qui fait monter la pâte, qui enfle. Bref tout ce qui détruit la communion fraternelle.

Alors ce qui est le plus fort, c’est que bon nombre de ceux qui possèdent ces idoles, n’arrêtent pas de les voir chez les autres et ils sont par conséquent très moralisateurs.
Ils sont même souvent remplis de bonnes intentions, ils sont très zélés pour aller exercer chez les autres des actes de délivrance ou pour passer du temps à les convaincre qu’ils ont tort.
On a l’impression qu’ils accumulent des actes de bonté, de bienveillance et d’altruisme, tellement ils se donnent pour les autres, tellement ils cherchent à faire du bien autour d’eux, alors qu’ils ne cherchent en réalité qu’à lutter contre leurs mauvais cotés et à les cacher. (C’est cela l’hypocrisie !)

Dans le concret, beaucoup d’actes humanitaires cachent en fait un mal être, des péchés dissimulés.

  • Alors j’entends d’ici la question : Jésus qui reprenaient tout le monde, n’était-il pas lui aussi un moralisateur ?

Eh bien Non !
Lui, il donnait la solution pour que les moralisateurs n’aient plus ce caractère.
Il leur renvoyait leurs contradictions pour qu’ils s’en rendent compte et s’en débarrassent.
La première des choses qu’il faisait est qu’il pardonnait leur faute, car l’idolâtrie brise la relation avec Dieu (on l’a vu avec la connaissance, le choix s’est fait sur le mauvais arbre et non sur l’arbre de la vie) et c’est le mensonge qui devient alors vérité.

Pourquoi doit-on pardonner ?

Parce que le pardon ouvre les yeux de celui justement, qui n’exerce pas le pardon.
La preuve que le pardon était important : c’est qu’il est une activité quotidienne et régulière. Jésus disait de pardonner non pas 7 fois mais jusqu’à 70 fois 7 fois par jour.
Pourquoi croyez-vous qu’il prenait autant de temps dans la prière ? Il exerçait la justice, il pardonnait les fautes de tous ces esprits incrédules qui venaient à lui, pour lui faire la morale. Même sur la croix Jésus continuait à leur pardonner : " Père pardonne-leur  ils ne savent ce qu’ils font"

Nous avons vu que le fait d’avoir des idoles ne donne pas une appréciation objective des choses ; L’idole crée un handicap sévère : un aveuglement, une surdité. 

" Mais ce sont vos crimes qui mettent une séparation entre vous et votre Dieu; Ce sont vos péchés qui vous cachent Sa face et l’empêchent de vous écouter ".(Esaïe 59 :2)

Dans bien des cas la personne n’a pas conscience de son handicap (elle est aveugle et nue et n’a pas conscience de la honte de sa nudité),
Plus : elle voit l’autre comme ayant son problème. C’est une projection inconsciente de son propre problème.

"La projection" 

désigne un mécanisme de défense nous dit Freud et la psychanalyse.
 Le terme est devenu très général en psychologie et en psychiatrie. Il désigne l'opération mentale (généralement inconsciente) par laquelle une personne attribue à quelqu'un d'autre ses propres sentiments, dans le but de se sortir d'une situation émotionnelle vécue comme intolérable par elle. La personne n'a généralement pas conscience d'appliquer ce mécanisme, justement car elle n'accepte pas les sentiments, ou les sensations, qu'elle " projette " sur l'autre. Il s'agit donc de sentiments négatifs, ou en tout cas, perçus comme tels. (Je ne vous lis pas un traité de théologie, c’est de la psychologie expérimentale, pratique).

Je tiens à souligner toutefois que la projection est à la racine de nombreuses pathologies mentales (la schizophrénie, la paranoïa, les phobies en général, les peurs en tous genres, la jalousie…). Pensez bien que si on attribue aux autres toutes nos peurs et angoisses, il est évident que la paranoïa nous guette et la folie aussi (je pense que c’est peut-être pourquoi il y a autant de vierges folles aujourd’hui).
  • Quoi faire face à de telles personne aveuglées et malades ?
  • Comment briser ces liens terribles ?

Regardez Jésus, que faisait-il ?
Les condamnait –t-il ?

Non, il ne les montrait pas du doigt personnellement, il ne les nommait pas non plus. Il enseignait la foule, Il parlait à la foule et à ses disciples (comme on le lit dans le chapitre Matthieu 23 ; Pensez bien aussi qu’il parlait à ce moment-là à Judas Iscariote sans le nommer directement).

Jésus dévoilait les péchés pour que celui qui en est atteint soit impressionné, subjugué par les causes et les effets désastreux de ce qu’il entend.
N’oublions pas que  la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole de Christ.

(Donc a partir de là on peut espérer une prise de conscience, par l’action du Saint-Esprit).
Et Jésus ne montrait pas le pécheur, mais le péché, en insistant sur les conséquences : "  malheurs à vous scribes et pharisiens hypocrites… ! "

"  Quiconque s’élèvera sera abaissé… votre maison sera laissée déserte."

Il dévoilait les signes de l’idolâtrie : s’aimer soi-même, aimer l’argent et aimer le savoir. 
Qu’est-ce que Jésus dit dans Matthieu 23 ?

1.    Ils sont hypocrites, ils parlent d’une manière et agissent d’une autre.
2.    Ils mettent des liens et de lourds fardeaux sur les autres
3.    Ils font toutes leurs actions pour être vus et admirés
4.    Ils aiment se couvrir de symboles religieux
5.    Ils aiment la gloire et la première place dans les banquets et les réunions d’Eglise.
6.    Ils aiment être des stars, être des personnalités publiques
7.    Ils aiment être appelés rabbin, maître, pasteur, apôtre, prophète, disciple
8.    Ils font pour l’apparence de longues prières
9.    Ils aiment plus la loi que la miséricorde
10.  Ils sont obnubilés par la dîme et les offrandes plus que par leur propre sacrifice et leur don de soi.
11.  Ils prennent à ceux qui n’ont déjà plus rien, ils dépouillent les veuves de leurs biens.
12.  Ils aiment le prosélytisme, l’évangélisation pour gagner des âmes qu’ils envoient ensuite en enfer.
13.  Ils paraissent justes et saints mais ce n’est que de l’apparence, ils sont couverts de péchés.
14.  Ils sont sans pitié avec les prophètes, ils les persécutent jusqu’à leur extermination.
15.  Ils sont aveugles sur leur état d’hypocrisie, d’intempérance et de péché.


·         Donc, face à autant d’idolâtrie, que doit-on faire ?

·         Doit-on appliquer à la lettre le commandement fait à Moïse ?

" Garde-toi de faire alliance avec les habitants du pays où tu dois entrer, de peur qu'ils ne soient un piège pour toi. Au contraire, vous renverserez leurs autels, vous briserez leurs statues, et vous abattrez leurs idoles. Tu ne te prosterneras point devant un autre dieu; car l’Éternel porte le nom de jaloux, il est un Dieu jaloux. "
(Exode 34 :12)

·         Alors doit-on s’opposer fermement ; et avec autorité dénoncer le ou les idoles que l’on remarque chez l’autre ?

Je pense que rien ne sert à s’opposer personnellement, à accuser la personne ; à se mettre en opposition directe pour lui ouvrir les yeux.
Le duel, la confrontation directe n’est pas la solution : Cela ne fera qu’attiser la violence qui est en elle et qui pourra se retourner contre vous.
Une remarque au passage : Jésus l’a-t-il fait avec Judas ? Jésus s’est-il opposé fermement à Judas ? Non.
Briser les idoles, ce n’est assurément pas utiliser la violence contre la chair et le sang mais bien contre les esprits impurs, qui sont dans les lieux célestes et non contre l’être humain en face de vous
Dans bien des cas, si vous allez voir la personne et vous lui dites en face qu'elle a un démon, elle va riposter violemment contre vous et vous risquez de mettre fin à votre relation avec elle et à toute nouvelle rencontre possible.
Sauf dans deux cas précis ;
1.    si elle vient elle-même se placer en victime et réclame votre aide ou bien-sûr
2.    si le Saint-Esprit vous a révélé une parole de connaissance pour aller lui dire qu’elle possède un démon. (Jésus disant à Pierre : Arrière de moi Satan ! mais Pierre était en mesure de le recevoir.)

Mais bien souvent vous aurez à faire comme Jésus-Christ (il n’a pas dit " arrière de moi Satan " à Judas, qui pourtant en était possédé) :
1.    Jésus a préféré dévoiler sans montrer du doigt.
2.    Il a généralisé sans faire du cas par cas.
3.    Il a impressionné les esprits par les causes et les risques encourus d’avoir un tel cœur endurci.
4.    Il a juste mis la lumière et pardonné les fautes.

Car c’est à chacun de se juger et de s’examiner lui-même.

Il y a un cas intéressant dans les Évangiles qui montre la victime venir vers Jésus : celui d’un père possédé par un esprit sourd.
Ce père demande lui-même que son idole soit brisé. " Viens au secours de mon incrédulité ! "
Ce père témoigne que les malheurs énumérés par Jésus l’ont touché lui et sa famille, en l’occurrence en rendant son fils épileptique.
  •  Que fait alors Jésus pour briser cette idole ?

(" Si tu peux tout est possible à celui qui croit ")
Il lui montre  en lui disant "si tu peux", le pouvoir qu’il a lui-même de retrouver la foi et de chasser lui-même cette idole par le moyen de la prière et du jeûne, pour chasser définitivement  l’esprit idolâtre.
Car sans cette engagement personnel, l’idole revient au grand galop et souvent avec sept autres idoles plus importantes.
  •  Alors, revenons au thème principal de ce message :

Comment briser les idoles intérieures ?

C’est impressionnant ! 
Dès que l’on prononce cette question : tout le monde s’interroge sur les autres. Comment briser les idoles, chez les autres ?
Mais qui se pose la question pour soi-même ?
Qui ose faire une introspection et commencer à s’examiner soi-même ?
Un croyant qui veut devenir disciple fait ce travail d’abord chez lui avant de vouloir le faire chez les autres. ( il nettoie d’abord devant sa porte avant de vouloir le faire chez les autres)


  • Alors comment briser ses propres idoles ?
Tout disciple doit commencer à jeûner et à prier pour POUVOIR s’en séparer.
Il doit commencer par avoir suffisamment d’humilité pour demander à ses frères et sœurs, ou entendre de leur part s’ils voient en lui des idoles qu’il n’aurait pas vu lui-même.
Lui, il doit commencer à se mettre en ordre avec tout son entourage en pardonnant les fautes de TOUS.
N’oublions pas que dans un temps d’obscurité et de ténèbres comme celui que nous vivons actuellement, un bon nombre d’idoles se sont attaché à chacun d’entre-nous.

  •  Sommes-nous prêts à entrevoir cette possibilité pour nous personnellement ?

  •  Sommes-nous prêts à regarder ce qu’il a derrière nos peurs, nos manies, nos passions, nos habitudes bizarres, ou nos excès de zèles s’il y en a ?


Car derrière toutes ces idoles se cachent inévitablement des péchés non confessés donc non pardonnés.

Remettons frères et sœurs de l’ordre dans nos temples respectifs pour que seul notre Dieu y fasse sa demeure et qu’il soit le seul et unique sujet d’adoration.

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