vendredi 4 mars 2016

PRATIQUER LA JUSTICE DE DIEU : "faire l’aumône"

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Par Eric Ruiz

Je rentrais de chez mon père et dans la voiture, j'avais un verset qui me venait à l'esprit sans cesse : "que ta main gauche ne sache pas ce que fais ta main droite".
De retour dans ma chambre, je suis tombé sur le passage de Matthieu 6:1


Matthieu 6:1 "Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour en être vus; autrement, vous n'aurez point de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. Lors donc que tu fais l'aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d'être glorifiés par les hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. "

·         Que signifie faire l'aumône ?

Aumône c'est "eleemosune " en grec.
"Faire miséricorde, exercer de la pitié; faire un don au pauvre". 
Le don peut être fait de multiples manières, pas seulement financièrement comme on avait pris l’habitude de l'exercer ou de le concevoir.
Le don se manifeste aussi à travers une prière, des mots de réconfort, un don matériel, une présence qui lui transmet la paix. Un moment passé dans l'écoute, ou partager un repas, une activité...Bref c’est donner de bien des manières.
La racine "Eleos" signifie "exercer de la bonté, de la bonne volonté envers le misérable et l’affligé, joints a un désir de les aider".

Donc "faire l'aumône " c'est bien s'occuper des affligés d'une manière générale.

En réalité quand on fait du bien aux autres, il n'y a pas besoin de le dire ni le crier à tout bout de champ et sur tous les toits.

·         Jésus ne parlait à personne de ce qu'il faisait.

Ce sont ses disciples qui ont écrit ce qu'il faisait.
Lui quand il faisait l'aumône, il ne s'en vantait point, il disait à celui qu'il avait aidé : "ne dit rien à personne". "Montre ton miracle aux chefs religieux et donne leur ton offrande". 

Matthieu 8:4:" garde toi d'en parler à personne ; mais va te montrer au sacrificateur et présente l'offrande que Moïse a prescrite, afin que cela leur serve de témoignage."

Nous n'avons pas à sonner de la trompette lorsque nous faisons ce que le Seigneur nous inspire. 
Dieu a vu notre action, et nous devons garder cela secret.
C'est comme pour la prière, nous ne devons pas en faire étalage sur la place publique, mais aller dans notre lieu secret pour parler à Dieu.
Lorsque les 70 disciples sont allés deux par deux dans les maisons, il ne nous est rien dit sur le résultat de leurs actions. Il n’y a eu de mémoire, qu’un seul cas évoqué : celui d’un démon qui n’a pu être chassé.
Plutôt que d’être félicité par le Seigneur, les disciples ont été repris, à ce moment-là, à cause de leur manque de foi.

·         Il y a une grande confusion dans le fait de rendre témoignage.

Nous n'avons pas à raconter dans les détails de la manière dont le Seigneur nous a inspiré, tout comme les circonstances de ce que nous avons dit et fait.
C'est celui qui est délivré qui témoigne et lui seul ; et pas n'importe comment.
Il  ne dit pas, il ne parle pas, il n'explique pas, il montre.
C'est une démonstration visuelle de sa délivrance.
Et en plus il présente en même temps l'offrande.

Cela signifie qu'il présente en même temps le sacrifice qu'il rajoute.
Par exemple : s'il a été guéri, il doit présenter en même temps qu'il montre sa guérison, un sacrifice en guise de reconnaissance.
Cela peut être de l'argent, mais cela peut être un service qu'il veut rendre ou bien faire un don répondant au besoin qu'il a vu dans l'assemblée, ou évoqué par le chef religieux.

Attention : on "ne montre" pas à celui qui a exercé le bien, mais à celui qui représente le responsable religieux, le sacrificateur.
Dans l'assemblée chrétienne, le sacrificateur fait office "d'ancien". 

Par exemple: Une personne qui reçoit l'Esprit du Seigneur, qui se repent de ses péchés, produit en guise d'offrande un acte montrant que sa conversion a du prix, quelle a de la valeur (il a arrêté de fumer, de se droguer; il a changé ses habits, mis en ordre ses affaires,  il s’est réconcilié avec ses ennemis, etc.)

Vous voyez !
Le témoignage véritable se fait non par les disciples eux-mêmes, mais par ceux qui ont été libérés de leurs fardeaux, libérés de leurs liens, libérés de leurs maladies.

C'est cela aussi quand Jésus dit : "Mais quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta main droite" (Matthieu 6 :3)

En d'autres termes quand tu fais l'aumône avec ta main, cela reste dans le secret, pour que l'autre main, l'autre membre, qui peut être même ta bouche, n'en dise rien.

Ce que nous avons fait, ce que nous avons dit, ou entendu, doit rester prisonnier du membre qui l'a exercé, sinon nous péchons par orgueil et nous ne valons pas mieux que " les hypocrites dans les synagogues".

C'est par conséquent à celui qui a été délivré de témoigner; et chose paradoxale, pas dans l'assemblée de celui qui a exercé la délivrance.

Mais nous devons faire comme Jésus a fait, l'envoyer vers d'autres assemblées, d'autres Eglises, là où il est originaire.
S'il avait l'habitude de fréquenter une Eglise catholique, c'est là qu'il ira voir le curé. S'il  connaissait le pasteur de l'Eglise évangélique, c'est vers lui qu’il ira témoigner.
Et s'il ne connaît personne, il ira vers une figure religieuse influente, là où son cœur et l'Esprit le guidera, en tous les cas près de son lieu de vie quotidienne.

·         Pourquoi Jésus fait-il ainsi?

"afin que cela leur serve de témoignage."

C'est le meilleur moyen de sensibiliser l'attention et l'intérêt de tout le monde.
Le curé du village par exemple, cherchera à savoir si les autres de la paroisse, puis du village connaissait la personne avant sa délivrance, afin d’attester des changements ; et tout se saura très vite.
La réputation ou la renommée de celui qui a crée cette délivrance se propagera rapidement. En l'occurrence c’est Jésus-Christ qui doit être reconnu comme le bienfaiteur et non le croyant qui a été inspiré à le délivrer du mal qui l'oppressait.

  • Pourquoi croyez-vous qu’il y avait autant de religieux autour de Jésus quand il enseignait ?
Réponse :
Parce que les délivrés allaient vers les sacrificateurs pour qu’ils constatent leur guérison et que l’offrande qui leur a été faite, confirme le manque d’intéressement personnel du nouveau croyant, mais sa volonté à pratiquer la justice de Dieu.
Alors, intrigués, la nouvelle se propageait rapidement par les sacrificateurs qui cherchaient à tout prix à rencontrer la personne bienfaitrice, en l’occurrence Jésus, autour duquel il y avait tant de mystère.
Mes frères et sœurs, ne nous trompons pas de trompettes. La trompette de Dieu est reconnaissable par le témoignage des affligés et non le nôtre.
Ne faisons pas de "dénombrement" de nos actions, mais pratiquons la justice de Dieu avec humilité, ne regardant qu’aux besoins de celui qui s’approche de nous.
Toute la gloire revient à notre Seigneur.
Faisons l’aumône juste :
"Afin que ton aumône soit dans le secret, et ton Père, qui voit [ce qui se fait] en secret t'en récompensera publiquement. " (Matthieu 6 :4 Bible Martin)

Faisons comme les premiers apôtres. Ils écrivaient chaque jour les actes du Saint-Esprit à travers ce qu’ils vivaient.

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