vendredi 25 décembre 2015

LA PUBERTÉ SPIRITUELLE

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Par Eric Ruiz

La croissance est associée inévitablement à la douleur et à la souffrance.

Comme un fait exprès, j'ai chaque année des élèves qui se plaignent de douleurs aiguës aux articulations et plus précisément sous le genou. Je sais par mes études et mon expérience professionnelle, que c'est un point de croissance osseuse.
La croissance fait mal.
Le naturel rejoint le spirituel et vice versa.

La croissance d'un disciple se fait dans la douleur.

Si nous esquivons la douleur pour ne chercher que du plaisir, de la joie et du bien-être, nous esquivons le but, nous manquons le but : c'est la signification du mot péché, rappelons-le.
L'amour de Dieu est sacrificiel avant tout. Il demande de notre part de faire passer nos désirs en second.
Mais cette souffrance ne sera pas continuelle. Elle n'est que passagère et temporaire. 

Si elle est sans fin, s'est que nous souffrons inutilement, c'est que n'avons pas résolu les problèmes liés à notre chair, à nos passions mauvaises.
L'abstinence demande alors trop d'efforts, et le plaisir lié à notre propre estime est trop grand.
En un mot nous manquons d'amour pour notre Seigneur.

La souffrance de la croissance d'un adolescent disparaît avec le passage à l'adulte.
Pour ce point de croissance aux genoux, une fois que les os, les muscles ou les tendons auront atteint leur niveau de maturation, la souffrance disparaîtra d'elle même. 

Pour le disciple c'est la même chose: Une fois qu'il deviendra parfait, c'est à dire mature (nous l'avons vu "teleios" en grec), il ne souffrira plus.

C'est le fait de crucifier sa chair qui fait mal. Les clous qui rentrent dans une chair font hurler de douleur. Mais une fois que la chair sera morte, la douleur n'existera plus.
Notre Seigneur ne souhaite pas que nous souffrions outre mesure. Il souhaite au contraire que nous atteignions ce niveau le plus vite possible.

Sa compassion fait qu'il a mal aussi quand nous souffrons. Ne faisons pas souffrir inutilement notre Seigneur et ne souffrons pas nous-aussi exagérément.

Par ailleurs, La puberté fait apparaître progressivement sur le plan physiologique toutes les caractéristiques de l'adulte :
Les poils, l'évolution des organes sexuels, la voix qui mue chez le garçon , la taille qui grandit ... Sur le plan psychologique aussi avec le besoin d'affirmer sa personnalité qui devient sa nouvelle identité.

En fait, pourquoi je dis tout cela ?
Car la puberté est avant tout un changement visible et profond de l'adolescent. Cette étape est en plus inévitable car elle est programmée génétiquement.

Retour au spirituel: la transformation d'un jeune disciple vers un disciple mature est une étape inévitable, elle est dans le cours des choses. Elle se voit clairement. Pas besoin d'explication, c'est visible comme le nez au milieu de la figure.

La première transformation visible sera son caractère, sa patience ; Mais aussi sa tempérance, c'est-à-dire sa capacité réduite à s'enflammer pour tout et n'importe quoi.
Il sera calme, tranquille, maître de ses émotions.

Il aura un recul inexplicable sur les événements extérieurs. Rien ne sera à même à le déstabiliser. Il saura que rien n'est rendu possible si Jésus ne le veut.
Ce savoir sera en lui et il le manifestera sans y penser.
Ce sera un réflexe de foi.

Dès qu'une situation imprévue surviendra, il ne regardera pas à lui, mais à la signification profonde de la situation.
Qu'est-ce que le Seigneur veut m'apprendre ou me faire connaître à travers-elle?
Qui a besoin d'aide?

Par ailleurs, la puberté indique un changement radical. Lequel ?
"Elle conduit à l'acquisition des fonctions de reproduction " nous enseigne le dictionnaire Larousse.

Pour nous croyant les fonctions de reproduction ne sont pas sexuelles, mais toujours spirituelles.
Qu'est-ce qui nous permet de reproduire le ministère, l’amour ou la renommée de Jésus dans notre vie ?

Les organes reproducteurs du disciple sont sa bouche et ses mains, avec lesquelles il bénit, et annonce l’Évangile; mais il y a aussi ses yeux et ses oreilles qui lui permettent de voir et d'entendre les besoins des autres et bien sûr enfin son cœur qui par sa pureté va lui permettre de voir aussi clair que Jésus lui-même.

Maintenant physiologiquement, que se passe-t-il il au moment de la puberté ?

J'ai eu l'opportunité de rencontrer et de discuter avec un spécialiste des glandes endoctrines.
Et d'avoir accès aux travaux d'un grand médecin français, le Dr Jean Gautier.
Ce qu'il a mis en évidence m'a fait beaucoup réfléchir :
La puberté déterminerait un état d'équilibre hormonal.
A ce moment-là de notre existence toutes les glandes deviendraient uniformément actives.

Pour ne pas la nommer: c'est l'hypophyse qui déclencherait le processus en mettant toutes les glandes de notre corps en suractivité ; (Ce qui peut expliquer les excès des adolescents, il n'y a pas que les boutons d'acné témoignant de cette suractivité), puis progressivement tout le système glandulaire s'adapterait pour atteindre un niveau d'équilibre.

Je crois que ce qui se passe physiologiquement se passe aussi spirituellement.

Notre état de déséquilibre doit nous amener par "la puberté spirituelle" à ce nouvel état d'équilibre.

Concrètement : la glande surrénale stimulée de façon trop importante produit de l'agressivité. La glande thyroïde stimulée excessivement créé un manque d'empathie et de fréquents changements d'humeur.
Ce que je cherche à vous montrer, c'est qu'au delà du fonctionnement des glandes, lorsque nous sommes soumis à l'Esprit plutôt qu'à la chair, aux besoins des autres plutôt qu'à nos envies personnelles, nous rééquilibrons nos glandes et notre système hormonal.
Celui-ci devient apte à non plus réagir contre un environnement hostile mais à agir en faveur d'un environnement positif et productif.

C'est pourquoi nous pouvons mieux mesurer la profondeur de l'apôtre Paul lorsqu'il dit:

 "J’ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis s'est Christ qui vit en moi."(Galates 2:20)

Nous voilà au cœur de l’objectif.

L'âge adulte pour un disciple sera d'être en Christ.

Nous serons en lui et lui en nous. La parfaite fusion.
Pendant que nous manifestons ses œuvres sur terre, nous sommes aussi dans les lieux célestes avec lui.

 "Il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Jésus Christ, afin de montrer dans les siècles à venir l'infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus-Christ. ". Éphésiens 2:6-7.

Par conséquent, nous régnons avec lui sur la terre comme au ciel ; Car sa volonté c'est de répondre à notre prière, celle qu'il nous a lui-même enseignée : "que ta volonté soit faite sur la terre comme elle est faite au ciel "
À ce moment-là, nous serons alors connu comme nous avons été connu, à savoir : en Christ.

La boucle est bouclée, nous sommes sortis de Dieu, nous retournons à lui. 

Le rassemblement de l’Épouse consiste bien à cela. Dieu agrège tout ce qui lui appartient.

Il fait retourner à lui son peuple, ses élus d'abord au travers d'une "puberté spirituelle".

Nous sommes une partie de Dieu, rappelons-le.
Cette partie de Elohim semée sur la terre, était imparfaite, ou plutôt trop faible. Nous étions cette partie féminine et à ce titre nous devions mourir, renaître puis enfin grandir. 

Mais pourquoi devions-nous croître en maturité ? 

Pour non seulement ressembler à notre Père, l'autre partie masculine plus forte, mais surtout pour LA DÉPASSER. Non je ne divague pas, nous sommes amenés à dépasser Dieu lui-même.
Je m'explique :
Pour que notre Dieu progresse lui aussi, et croît en amour, il a besoin que sa partie faible devienne forte comme lui et même plus. Car plus nous croîtrons et plus il fait de même. C'est une relation de gagnant à gagnant.
La force de l'un se communique à l'autre lorsqu'il est faible.
C'est pourquoi nous disons quand nous sommes faibles:
"Je suis fort par celui qui me fortifie ".

Pour employer une image plus réelle, c'est une ascension d'alpinistes: Dieu et son Épouse. Chaque grimpeur se rejoint et dépasse l'autre à tour de rôle. Un relais à deux vers les sommets.
Je vous avais parlé dans un précédent message de l'accroissement exponentiel de son amour. C'est son but.
Notre Dieu n'est pas un Dieu contemplatif et passif. Il se plaît à progresser sans cesse. Mais il s'est fait double pour partager sa progression. Il prend plaisir à aimer et à être aimer. 
C'est l'altruisme poussé à son paroxysme. C'est la manifestation d’Éphésiens 2:7 " l'infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus-Christ".

L'infinie richesse de sa grâce est bien là, dans le partage de notre croissance réciproque.
Si nous concevons notre progression spirituelle comme un moyen de faire grandir notre Dieu, la souffrance occasionnée perd alors totalement de son côté négatif et de sa contrainte.
Le verset significatif est lorsque Jésus dit à ses disciples dans Jean 14:12:

 " En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m'en vais au Père;"

Là, on comprend mieux le sens de faire de plus grandes œuvres que le Fils de Dieu.
Nous ne faisons pas que de rajouter nos souffrances aux siennes, nous rajoutons aussi notre amour au sien, notre compassion à la sienne, notre pardon au sien ( c'est pourquoi il a instauré cette loi : il ne peut nous pardonner que si nous pardonnons en premier ). Il n'y a pas de jalousie de sa part c'est un sentiment stérile. Mais il y a un partage parfait dans un amour fusionnel.
Nous voilà arrivés dans une nouvelle ère de l'évolution. Rien à voir avec Darwin.
L'évolutionnisme divin se traduit par :
Notre croissance réciproque, qui jamais ne cessera.
Notre croissance éternelle nous permettra de passer avec lui de puberté spirituelle en puberté spirituelle.
Et cela même privé de nos corps mortels, car nous sommes appelés à régner avec lui sur des rois et sur des nations et donc à progresser sans cesse.

C'est le "développement durable "que Dieu a prévu pour lui et nous et pour l'éternité.

Voilà le message que le Seigneur nous donne et vous donne aussi pour ce vendredi 25 décembre 2015, jour de noël.

(la puberté signifie aussi: " âge minimum exigé par la loi pour que le mariage soit autorisé " (Dict XIXè et XXè s))

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