dimanche 29 novembre 2015

L'ABSTINENCE: LE VRAI COMBAT

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Par Eric Ruiz

Il existe un vrai et seul combat, pour un croyant en Jésus-Christ.
Un combat sans merci, un combat à mort, contre notre pire ennemi. Ce combat doit aller jusqu'à la crucifixion. Non ce n'est pas une invitation à la guerre sainte, en tous les cas, pas celle à laquelle l'on pense actuellement.

1Corinthiens 9:27 (Bible Martin)
" Mais je mortifie mon corps, et je me le soumets; de peur qu'après avoir prêché aux autres, je ne sois trouvé moi-même en quelque sorte non recevable (rejeté, réprouvé, disqualifié selon les versions)."

Avant toute chose, il convient de soulever la gravité de ce que Paul affirme. L'apôtre montre que tout son ministère aurait pu être annihilé en un instant par un manquement suprême; celui de laisser son corps prendre le dessus.

Mettons les choses au clair "mortifier son corps", ce n'est pas tomber dans la flagellation, pour faire œuvre de pénitence ou dans le plaisir de se faire du mal pour y condamner le péché, comme le faisait ou le font encore certains moines catholiques. Car là nous tombons dans une forme de perversion : le masochisme, qui est condamnable.

1Corinthiens 9:27 est très significatif de ce qu'il faut faire avec sa chair (ici appelée le corps), qui est NOTRE PIRE ENNEMI n'en doutons pas puisqu'il doit être mis à mort et maintenu dans la mort.

1°) Cela ne sert à rien de prier pour que Dieu le fasse pour nous et à notre place. L'apôtre Paul le dit clairement:" JE mortifie mon corps et je ME le soumets"
2°) Nous devons être totalement maître de nous-mêmes.
Car le Seigneur attend que nous régnions en maître absolu sur nos désirs, nos envies.

3°) Nous devons malmener notre corps, pour en faire notre esclave.

Car "ceux qui vivent selon la chair ne sauraient plaire à Dieu."

Attention ne confondons pas le corps avec le corps. Le corps biologique n'est pas méprisable en soi. Il est le Temple du Saint-Esprit, en tant que matérialisation de l'espace où se trouve le Saint-Esprit (notre corps est une enveloppe, une tente, le tabernacle, la tente d'assignation).
Le corps qui fait référence à la chair, c'est la nature humaine celle qui est pécheresse. De cette nature émerge les mauvaises pensées, les mauvais désirs.
Cette nature ne peut cohabiter avec les désirs de l'Esprit.

Plus le corps sera mortifié, plus l'Esprit grandira, car il aura la place pour cela.
Le bruit que fait une chair qui hurle, couvre le souffle léger du Saint-Esprit, qui finit par être attristé.

"Qu'il ne sorte de votre bouche aucune parole mauvaise [...] n'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption."(Éphésiens 4:30)

De même ne confondons pas la chair avec la chair.
 La chair ne peut hériter le royaume de Dieu, mais Il y a une chair qui est bonne à prendre ; Jean 6 : 54 "Celui qui mange ma chair [...] a la vie éternelle. Car ma chair est vraiment une nourriture". Jésus voulait parler bien-sûr de s'imprégner constamment de son Esprit qui est la vraie nourriture.

Aussi, tout ce qui vient entraver la course du croyant est maintenue loin de lui.
Car dans le contexte, Paul parle d'une course à gagner, comme des athlètes sur le stade.
Il nous donne plus haut au verset 25 l'ingrédient de base de notre consécration.

 "Tous ceux qui combattent (
Les athlètes qui se préparent à concourir) s'imposent toute espèce d'abstinences, et ils le font pour obtenir une couronne corruptible".

L'abstinence est l'ingrédient de base.
Mais de quelle abstinence fait-il référence?
La Bible Martin emploie le mot "régime".
La base c'est donc "la privation".
On se restreint soi-même de certains plaisirs dans le but nous dit Paul de remporter une couronne non pas corruptible mais incorruptible.

Il n'y a pas que les plaisirs liés au sexe, pour pratiquer l'abstinence;
·         car pour l'un son plaisir sera de manger en abondance,
·         pour un autre de prendre des excitants comme le vin, qui délie la langue exagérément,
·         pour un autre de prendre la parole et de l'accaparer,
·         pour un autre, de perdre son temps dans des occupations futiles (le travail, les loisirs, les distractions, toute activité, ou non activité qui deviennent un refuge),
·         pour un autre d'être moralisateur à souhait,
·         pour un autre d’être très directif, d'aimer commander les autres, de leur imposer son point de vue, ses goûts, ses valeurs.
·         Pour un autre encore d'aimer se plaindre et se faire plaindre, ou d'être à la charge des autres, 
·         Pour d'autres enfin de médire sur autrui, pour mieux s'accaparer les honneurs.

Toutes ses attitudes sans exception, témoignent d'un problème lié à un manque d'abstinence. Bien sûr cette liste n'est pas complète, il y a tellement d'exemples.

Pourquoi je dis cela ?
Pourquoi ces exemples?

Car nous sommes, nous enfants de Dieu destinés à être des fils (donc des régnants) et pour régner nous devons DISCERNER l'ennemi qui est en nous et qui nous attaque.

À la base l'abstinence est une disposition DISCIPLINAIRE, car on s'interdit soi-même formellement certains biens, ou certaines pratiques.

Moi qui suis professeur de sport, je sais que la DISCIPLINE  et l'endurcissement  du corps sont les conditions premières de la victoire et qu'on ne peut gagner une course sans s'y être préparé par un entraînement quotidien, régulier et méthodique.
Pour transformer certains gestes parasites, l'athlète doit répéter des centaines de fois un autre geste, qui remplacera le premier. On appelle cela faire des routines.
C'est très rébarbatif et peu plaisant, mais il n'existe pas d'autres moyens d'apprentissage. La RÉPÉTITION est ce qu'il y a de plus efficace. Elle va permettre l'acquisition d'un nouveau geste technique beaucoup plus précis et rapide. Et le geste parasite, inefficace s'effacera progressivement de votre mémoire nerveuse et musculaire.


Donc c'est par la répétition quotidienne, régulière  et sans ménagement de l’abstinence que l'on obtiendra une mortification de nos pensées mauvaises.

Concrètement, que faut-il faire?
D'abord que faut-il éviter?

1°) Rien ne sert de prier que Dieu le fasse pour nous.
2°) Rien ne sert aussi de s'attendre à une réponse miraculeuse. Une délivrance instantanée.
3°) Surtout ne tombons pas dans la dissimulation, en nous trompant nous-mêmes. En essayant par des actes religieux de nous disculper de notre échec. Cela reviendrait à la même chose que de pratiquer l’auto flagellation.
Par exemple: montrer aux autres que l'on est un homme de prières et d'étude biblique, avec une connaissance pointue des textes, ne fait pas de vous un croyant qui a mortifié sa chair n'est-ce pas? 

Eh bien, lorsque l'envie sortant de notre vieille nature se présente et frappe à notre porte, nous ne devons pas lui ouvrir mais au contraire user de violence envers elle et ce, chaque fois et autant de fois que la situation se présentera ("crucifier sa chair ", le mot employé par l’apôtre Paul n’est pas anodin, il est fort et impressionnant de violence).
Je vous avais parlé dans un précédent message que nous pouvions utiliser la prière de Matthieu 18:18: " tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel."

Parlons fort à notre chair, à nos envies pour les maintenir dans un état de mort, c'est-à-dire d'incapacité absolue d'agir.
Cela peut donner la prière suivante: " Ma langue, je te lie, et je t'ordonne de te taire par l'autorité et le nom de Jésus-Christ."
Pourquoi je prends l'exemple de LA LANGUE?
Parce que notre frère et apôtre Jacques en parle longuement dans son épître.
Il sait oh combien que sa maîtrise est primordiale.


"Nous bronchons tous de plusieurs manières. Si quelqu'un ne bronche point en paroles, c'est un homme parfait, capable de tenir tout son corps en bride. Si nous mettons le mors dans la bouche des chevaux pour qu'il nous obéissent, nous dirigeons aussi leur corps tout entier."


Je me suis intéressé à la signification de ce mot : " broncher", que l'on n'emploie aujourd'hui presque plus dans le langage courant.
Ce terme est souvent utilisé pour un cheval. Un cheval bronche s'il fait un faux pas par maladresse ou par fatigue. Un autre sens de ce mot :Réagir à une atteinte portée à la personne (sévices, menaces); enfin réciter un texte sans broncher signifiera, sans se tromper, sans faire une seul faute.
Jacques nous affirme qu'un disciple accompli, (en grec "teleios") parfait ne bronche pas en parole.

Je ne suis pas moralisateur, aussi, ce que je vous dis-là, je le prends pour moi aussi. J'ai reçu ce message alors que je demandais pardon au Seigneur pour une faute liée à un manque d'abstinence.
Je ne suis pas meilleur qu'un autre et j'ai moi aussi des combats à mener dans la chair. 

J'ai compris en fait que les principaux combats sont liés à nos faiblesses. Chacun a des faiblesses qui lui sont propres.  Mais, il les connaît, puisque se sent repris souvent par les mêmes choses. Nos faiblesses doivent devenir nos forces.
Nous ne devons surtout pas les prendre en considération et s'appesantir sur elles.

Nous ne devons pas nous en servir comme d'excuse. " Je n'y peux rien, je suis comme ça, c'est mon caractère, mon tempérament on ne me changera pas; quand je suis fatigué, je suis irritable vous me connaissez; au petit matin ne venez pas m'énerver ; tant que je n'ai pas pris mon petit déjeuner, il ne faut pas me parler ; Arrêtez de me répéter plusieurs fois les mêmes choses, je ne suis pas un imbécile ! Quand je suis stressé, c'est normal je réagis mal etc.etc"

Si nous avons sans cesse besoin de nous excuser pour elles, ou de nous justifier, c'est que nous montrons notre manque de discipline et d'entraînement et notre manque de volonté à nous débarrasser de nos envies parasites. Bref notre manque d'abstinence.


Nous devons alors les confesser comme un péché à notre Dieu et montrer que notre prière n'est pas vaine, par une détermination en actes. Il nous faut alors prendre des décisions sur notre comportement devant une tierce personne (son époux, un confident) pour marquer sa résignation à briser sa chair. Si cela s’avère inefficace, la solution est d’en faire part à l’assemblée.

Mais si se séparer de ses envies restent un effort insurmontable, il ne reste alors qu'un unique moyen de s'en séparer: la REPENTANCE.
Le jeûne sera l'abstinence qui nous aidera dans cette tâche. Ensuite restons vigilant, Marc 14 : 38 "Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation; "

Revenons à un verset que nous privilégions en ce moment:
" car où que soit le corps mort, là s'assembleront les aigles"(Matthieu 24:28, Luc 17:37 Bible Martin)

Avec ce que nous venons de voir, un autre éclairage nous apparaît.

Les croyants qui auront assujettis leur chair, leur envies, s'assembleront.

L’Épouse se rassemble signifie: uniquement ceux qui ont gagné le combat de leur chair s'unissent ensemble. Rappelez-vous : dans tous les âges de l'Eglise d'Apocalypse 2 et 3, l'ange dit qu’uniquement CEUX QUI VAINCRONT obtiendront des récompenses. Vaincre : c'est vaincre sa chair !

Relisons maintenant Luc 17 mais a partir du verset 36
"de deux hommes qui seront dans un champ, l'un sera pris et l'autre laissé. Car où que soit le corps mort, là s'assembleront les aigles".

Vous voyez le contexte. Il s'agit de l'enlèvement de l'Eglise-Épouse.
Celui qui aura combattu et vaincu sa chair sera enlevé, l'autre laissé. Je pense que maintenant nous ne devons avoir aucun doute à ce sujet. L'enlèvement ne concerne que des "corps morts." Uniquement ceux qui auront vaincu leur nature pécheresse.

Là aussi, nous constatons que Jésus a été le précurseur dans ce domaine aussi.
Bien que sans péché, Il vivait comme nous dans un corps qui le tentait par des désirs contraires à ceux de l'Esprit. Il a été tenté en toutes choses mais n’a jamais succombé.
Il nous donnait encore là  l’exemple de ce qu’il est possible pour chacun de nous.

Il a été tenté dans le désert pendant 40 jours, alors qu'il jeûnait.

"Jésus, rempli de l'Esprit Saint, revint du Jourdain, et il fut conduit par l'Esprit dans le désert, où il fut tenté par le diable pendant quarante jours. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, après qu'ils furent écoulés, il eut faim. Alors le diable lui dit : Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre qu'elle devienne du pain. Jésus lui répondit : Il est écrit : ce n'est pas seulement de pain que vivra l'homme.
Le diable, l'ayant élevé, lui montra en un instant tous les royaumes de la terre, et lui dit : Je te donnerai toute cette puissance, et la gloire de ces royaumes ; car c'est à moi qu'elle a été donnée, et je la donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi. Jésus lui répondit : Il est écrit : tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et à lui seul tu rendras un culte.
Le diable le conduisit encore à Jérusalem, le plaça sur le haut du temple, et lui dit : Si tu es Fils de Dieu, jette-toi d'ici en bas ; car il est écrit : Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet, afin qu'ils te gardent ; et ils te porteront sur les mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. Jésus lui répondit : Il est dit : Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu. Ayant épuisé alors toute tentation, le diable s'éloigna de lui jusqu'au moment favorable
."(Luc 4:1-11)

·         Première tentation: la nourriture.
·         Deuxième tentation : la puissance, le pouvoir et le règne.
·         Troisième tentation: se croire invulnérable, invincible, immortel, comme Dieu.

Ces trois tentations nous éloignent du Seigneur.
·         La première fait passer la nourriture corporelle avant la nourriture spirituelle.
La nourriture spirituelle, ce n'est pas de lire sa Bible, la Parole de Dieu tous les jours ; beaucoup le font et restent attachés à leurs désirs charnels.  La Parole c’est avant tout celle qui est dans votre cœur. Sans une bonne disposition de cœur on ne peut écouter la Parole. L'humilité, la recherche d'une direction pour changer permet un état d’esprit disponible à une bonne écoute.

·         La deuxième tentation amène à préférer sa domination à celle du Seigneur. La recherche de puissance et de domination sont incompatibles avec l’Esprit de Dieu.

·         Et la troisième, qui découle un peu de la précédente, c'est que la consommation du pouvoir nous fait croire que nous sommes nous-mêmes des dieux et donc immortels ; que l’on peut tout se permettre par la foi.

Les trois ont un point commun c'est le fait de se passer de Dieu, de se passer de son Esprit et donc de se soumettre au diable.
Mes frères et sœurs, lorsque nous aurons vaincu ces trois tentations, nous pourrons recevoir le ministère destiné aux élus, à l’Épouse de Christ.

A son retour du désert Jésus est allé chez lui à Nazareth pour y proclamer sa mission auprès des nécessiteux (Il a pris le rouleau d'Esaïe chapitre 61 et l'a lu dans la synagogue) ; puis il a parcouru la Galilée, manifestant son ministère prêchant et guérissant toute maladie et toute infirmité. (Matthieu 4: 17-23)
Il sera alors temps pour nous aussi, de suivre l'exemple de notre Sauveur et d'exercer nos dons miraculeux de guérisons, car à ce moment-là, nous ferons:

1°) Passer la nourriture spirituelle avant toute autre chose.
2°) Nous serons entièrement soumis à notre Père céleste
3°) et enfin nous ne ferons rien qui puisse nous mettre dans un danger mortel, sans que Dieu le veuille.

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