jeudi 23 juillet 2015

LE SERMENT DE SAÜL

Par Eric Ruiz

" La journée fut fatigante pour les hommes d'Israël. Saül avait fait jurer le peuple, en disant: Maudit soit l'homme qui prendra de la nourriture avant le soir, avant que je me sois vengé de mes ennemis! Et personne n'avait pris de nourriture (1 Samuel 14 :24)."


Saül roi d’Israël, "fait jurer le peuple," il établit une loi, sa loi: Il ordonne aux Israélites d’attendre le soir, la fin de la bataille pour manger. 
Cela peut paraître sans grande importance à première vue. Mais il pose un lien injuste, inique sur son peuple. 
En lui forçant à jeûner, Il lui demande de lui obéir plutôt qu’à Dieu. 
Nous n’avons pas à prêter serment, à nous engager, à nous faire des promesses, à nous mettre des liens les uns aux autres. À part deux liens d’amour : s’attacher au Saint-Esprit et à se lier à son épouse ou à son époux, il n’y a pas d’autres liens à créer.

Le peuple connaissait la loi de Moïse et savait qu’il était interdit de museler " le bœuf quand il foule le grain." (Deutéronome 25 : 4). 
Pourtant ils obéissaient à l’homme. 
Ils eurent peur de ce qu’il représente. Il fut oint roi, par le prophète Samuel. 
Donc, en conséquence, il devait dominer sur eux et eux, en retour lui devaient naturellement obéissance et fidélité.

Mais l’obéissance doit-elle aller jusqu’à faire les choses contraires à la volonté de Dieu ?

Or, le peuple passa dans une forêt dont le sol fut remplit de miel, alors que la dureté des combats les poussèrent à la fatigue, bien plus nous lisons (V29) que " le peuple était épuisé " et bien sûr était affamé.

Remarquez bien, les lois sont prononcées sans intelligences, sans cœur, souvent en décalage avec la réalité.

Seul, Jonathan, le fils de Saül ignorait la loi et mangea du miel. L’effet fut immédiat : ses yeux s’éclaircirent (v 27).

Sans vouloir faire un jeu de mots facile, le parallèle saute aux yeux !
La loi rend aveugle, alors que la parole, le miel, libère la vue. 
La vue, s’est la connaissance, l’intelligence, la vraie sagesse qui vient d’en-haut.

La réaction de Jonathan ne se fait pas attendre. REVELATION : " Mon père trouble le peuple et voyez donc comme mes yeux se sont éclaircis " (v 29).

Saül est bien le type de ces rois, de ces prédicateurs de l’évangile qui mettent un joug avec leurs lois sur un peuple aveugle, obéissant, prés à tout accepter, même un faux commandement, une fausse nourriture, une fausse doctrine.

L’apôtre Paul nous met en garde : " Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l'iniquité? ou qu'y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres? " (2 Corinthiens 6 :14)

Jonathan, par son ignorance, a vu clair dans les œuvres mauvaises de son père.
L'ignorance, est préférable à une connaissance fausse. 

Pour vous, qui croyez que vous avez la connaissance, faite attention, elle ne vous ouvre nécessairement pas les yeux sur tout. Laissez les autres et votre cœur vous reprendre. Si l’Esprit de Dieu vit en vous, il vous éclairera. Si vous êtes troublé, demandez pardon au Seigneur, humiliez-vous devant lui pour qu’il purifie votre cœur. Laissez-vous émonder.

L’arbre de la connaissance du bien et du mal fait toujours son effet, même après s’en être écarté. Ne vous laissez pas séduire par de faux raisonnements en croyant y voir une révélation."  Amenons toute pensée captive à l’obéissance de Christ."

Mettons un lien juste sur nos pensées grâce à notre obéissance, dans l'amour.

Saül était oint, c’est vrai mais il désobéissait au Seigneur. Il était impatient, peureux et écoutait sa chair. Il fit à chaque fois les mauvais choix. Il préféra faire un l’holocauste plutôt qu'obéir au prophète Samuel. 
Nous lisons cela dans 1 Samuel 13 :11-14 :

" Samuel dit: Qu'as-tu fait? Saül répondit: Lorsque j'ai vu que le peuple se dispersait loin de moi, que tu n'arrivais pas au terme fixé, et que les Philistins étaient assemblés à Micmasch, je me suis dit: Les Philistins vont descendre contre moi à Guilgal, et je n'ai pas imploré l'Eternel! C'est alors que je me suis fait violence et que j'ai offert l'holocauste. Samuel dit à Saül: Tu as agi en insensé, tu n'as pas observé le commandement que l'Eternel, ton Dieu, t'avait donné. L'Eternel aurait affermi pour toujours ton règne sur Israël; Et maintenant ton règne ne durera point."

Vous voyez ? L’acte religieux, plutôt que l’obéissance à Dieu. Vous remarquerez, à chaque fois que le roi d’Israël a désobéi, il a fait un holocauste, un acte religieux. 

Observez autour de vous, dans vos connaissances, examinez aussi vos actions, vos pensées. Vous constaterez que Le nombre d’actes religieux d’une personne correspond précisément au nombre de ses désobéissances.

Alors c’est vrai, tout réussissait au roi Saül : il remporta des victoires prestigieuses, il battit  des armées beaucoup plus nombreuse que la sienne, les Moabites, les enfants d’Ammon, les Philistins, les Amalécites (1 Samuel 14 :47-48). 
Mais est-le signe qu’il était dans la volonté de l’Eternel ? 
N'est-pas cela, l'apparence de la piété?

Le fait de vous êtes repenti de vos péchés, de vivre des miracles, d’avoir des bénédictions, des exaucements de prières, vous donne-il l’assurance que Dieu vous agréé ? Dieu règne sur vous, mais accepte-t-il votre désobéissance ?

Je vais sans doute renverser certaines de vos convictions mais :
Les ministres de l’évangile ont été oints par Dieu à cause de la désobéissance du peuple. 

1 Samuel 12 :12-13 : " L’Eternel votre Dieu était votre roi. Voici donc le roi que vous avez choisi, que vous avez demandé"  (en pointant Saül).

C’est facile pour nous croyants de nous faire passer pour des victimes, alors que dans notre cœur, nous avons désiré ardemment un dirigeant autre que le Seigneur. 
Nous avons préféré l’idolâtrie, à l’obéissance !

Suivre aveuglément un pasteur, un prêtre, un prophète, met le peuple dans une sécurité, un confort, une irresponsabilité rassurante.
 " Ce n’est pas moi qui ait mal agit, c’est le oint que tu as placé à ma tête ! "
La même réponse qu’en Eden où Adam répondît : 
" la femme que tu as mise auprès de moi, m’a donné de l’arbre et j’en ai mangé."

Aujourd’hui cela s’appelle la tiédeur. On pense qu’aimer le Seigneur s’est obéir à celui qu’il a oint et surtout ne pas faire de vagues. 
On préfère la lâcheté en s’abritant derrière le paravent du ministre, plutôt que d’être bouillant en s’indignant, voire même en étant rebelle. 
Reconnaissons humblement notre péché: nous avons tous fait cela !

1 Samuel 12 : 25 : " Mais si vous faites le mal, vous périrez vous et votre roi "
Si vous ne servez pas le Seigneur " fidèlement et de tout votre cœur, " (12:24)  vous serez répudié, c’est bien cela qui est écrit.

Si vous examinez l’histoire de Saül, ce roi a toujours été désobéissant, même quand Dieu lui changea le cœur. 
Le premier autel qu’il bâtit à l’Eternel fut lorsqu’il poussa son peuple à pécher contre Dieu.

Comme les soldats avaient juré de ne pas manger, jusqu’à la victoire, ils finirent par se ruer sur la nourriture et mangèrent les animaux avec leur sang.
Et Saül, toujours aussi religieux, fit un holocauste
Voyant que Dieu ne lui répondait plus, Il était même prêt à y sacrifier Jonathan son propre fils. 

Voyez-vous la méchanceté de l’esprit religieux ?

Quelqu'un qui en cherchant à s' éloigner de son péché, coupe la relation avec un chrétien n'agit pas mieux; il sacrifie spirituellement un fils de Dieu.

On ne joue pas avec Dieu!
Un peuple désobéissant : Dieu lui envoie un roi désobéissant, qui aime sa chair plus que l’Esprit.

Saül, était rempli de convoitise et raffolait des honneurs, il n’écoutait que ses passions. 
Il désobéit à Dieu  qui ordonna l’extermination totale des Amalécites. Le roi d’Israël préféra le butin. (1 Samuel 15 : 19)
Il décida d’épargner le roi Amalek, Agag et son meilleur bétail. Savez-vous qu’Agag signifie en hébreu:" flamboyant," "sublime", "guerrier" ; Saul avait sans doute vu en lui un moyen de s’attirer les honneurs et la gloire. 
L’intérêt propre rajouté à l’appât du gain, furent plus important que la délivrance d’un peuple.

Mammon est préféré aux cœurs brisés, aux affligés. Les croyants de nos jours sont  beaucoup plus avisés et impliqués dans leurs affaires personnelles, dans leur projets familiaux, dans leur travail, que dans le souci d’aider des âmes en détresse, ou de donner leur vie pour des frères et sœurs.

S’ils sont sortis des dénominations et de leurs rois, ils se sont mis sous leur propre coupe. Ils sont devenus leur propre roi. Ils ont reproduit ce qu’ils avaient rejeté. Ils placent leur "sainte connaissance" au-dessus des autres. 
Leur nouvelle doctrine est devenue leur religion, leur holocauste. Ils placent leur confiance plus dans leurs rites qu’en Dieu. 

Ils prient chaque jour, ils louent, ils ont des bénédictions, des révélations, tout comme Saül.

Dieu était arrivé au point où il vomissait les holocaustes répétés de Saül. Le Seigneur vomit les actes religieux d’un peuple arrogant : les prières répétées sans cœur, les enseignements hybrides mélangés de chair et d’Esprit, la communion hypocrite, et l’absence de renoncement profond.

" L’obéissance  vaut mieux que les sacrifices, et l’observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers. Car la désobéissance est aussi coupable que la divination, et la résistance ne l’est pas moins que l’idolâtrie […] puisque tu as rejeté la parole de l’Eternel, il te rejette aussi comme roi (1 Samuel 15 :22-23)."

Cette condamnation pèse encore sur les croyants du XXIème siècle. 
Examinez vos voies pour savoir si elles ne sont pas empreintes de religiosité et de lois injustes.
Voilà ce que dit le Seigneur à son peuple : " Vous prônez la grâce, la liberté en Christ, et vous mettez une loi comme un serment sur vos proches."

Faites-vous comme Saül avec ses serviteurs qui leur reprochaient d’être injustes envers lui ? Saül voulait montrer à ses serviteurs, qu’ils restaient redevables de sa grande générosité.

Le fils d’Isaï, (David) Vous donnera-t-il à tous des champs et des vignes ? Fera-t-il de vous tous des chefs de mille et des chefs de cent ? (1 Samuel 23 :7-8)

Si vous agissez ainsi, vous mettez des dettes sur les autres. 
Vous les rendez captifs de vos caprices. 
Vous leur mettez un serment injuste; Celui de vous redonner ce que vous leur avez offert gracieusement. Un vrai renoncement est jeté dans la mer de l’oubli, sinon cela revient à reprochez aux autres,ni plus ni moins que votre manque de consécration.

Remettez leur dette !  vous le ferez en acceptant qu’il soit d’un avis contraire au votre, même s’ils ne vous rendent pas le bonheur que vous leur donnez, même s’ils n’ont pas les mêmes gestes touchants d’affection que les vôtres ; même s’ils ne vous renvoient pas toujours une belle image de vous-mêmes. N’oubliez pas : vous serez pardonné comme vous pardonnez.

Le serment qui plait à Dieu, n’est pas celui de Saül, je pense que nous l'avons tous compris.
C’est notre obéissance complète, totale, entière qu’il aime : notre intégrité.

Saül devant Samuel, affirmait effrontément : " j’ai observé la parole de l’Eternel," alors qu’il devait dévouer par interdit, faire disparaître tout le peuple Amalécites et la totalité de son butin.

La désobéissance n’est jamais totale envers Dieu. 


Souvent le croyant aime voir que la partie visible de l’Iceberg. Il comptabilise inconsciemment  tout ce qu’il a fait pour le Seigneur et se satisfait avec cela.
La réalité c'est qu' il ne vole pas tout l’argent. Non, Il rend une bonne partie de la monnaie qu’on lui a confiée.
Il n’y a pas de demi-mesure avec le péché, pas de compromis possible. 
Si vous demandez pardon pour vos offenses, mais qu’il y  a toujours une offense qui réapparaît, c’est que votre cœur n’est pas pur. 

Séparez-vous du mal, c’est cela la conversion

Le fuit de la repentance sera toujours l’acte qui vous fera prendre un nouveau chemin ou qui réparera le mal causé à autrui.
Saül s’est repenti, il a demandé pardon pour ses fautes (1 Samuel 15 :30). 
Mais a-t-il tué le roi Agag pour autant ? 

Nous lisons aux versets 32 et 33, que  " Samuel mit Agag en pièces devant l’Eternel à Guilgal."  Saül s’est repenti oui, mais il ne s’est pas converti. Il n’a pas réparé l’offense faite à Dieu.

Depuis ce jour, Samuel n’alla plus voir Saül, et l’Esprit de l’Eternel se retira de lui.
La suite, on l’a connait, la chair a été envahie par les mauvais esprits. 

Les mauvais esprits qu’il a chassé au début (les philistins) ce sont les mêmes à la fin qui l’ont détruits.

Pour nous croyant, l’heure n’est pas aux sentiments, à la légèreté; ne remettons pas l’ouvrage au lendemain. 
L’enjeu, notre enjeu est de réexaminer le serment que nous avons fait à notre Dieu dans notre cœur, dans notre lieu secret. 

Nettoyons toute trace de désobéissance, même minime, sinon nos pensées seront hybrides, non captives par l’obéissance ; nous persisterons comme Saül à faire des holocaustes pour nous dédouaner de nos fautes.

Soyons comme le roi David, toujours près à se repentir, mais surtout toujours prêt à se convertir et à se reconvertir.

Prenez ce message au sérieux, comme je l’ai pris moi-même. 
Ne regardez pas aux autres mais à vous-même.  
Enfin, prenez ce message comme un avertissement du Seigneur !


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